The Subways à la Sala Caracol (Madrid) le jeudi 17 novembre
22 h 20 : le rideau rouge s’ouvre à nouveau, découvrant une scène qui paraît immense maintenant qu’elle est dégagée des retours et que la batterie de Josh Morgan est placée au fond, en ligne avec les gros amplis de Charlotte et Billy : comme ça, il y aura de la place pour que Charlotte puisse sauter comme un petit pois mexicain, et pour que Billy ait du recul pour ses fameux stage-divings... Toute inquiétude quant à la capacité de The Subways à enchaîner derrière Layabouts est immédiatement dissipée, avec un démarrage pied au plancher (Oh Yeah), et ce malgré un son bien moins compact que les teloneros : en fait, d’où je suis placé, aux pieds de Charlotte, c’est à peine si j’entends la guitare de Billy ! Mais ce que les Subways perdent en puissance, ils le gagnent en nervosité, et aussi, bien entendu en qualité de chansons : les leçons de la new wave ont été retenues, il faut des mélodies pop entraînantes pour que l’énergie punk soit encore plus jouissive ! D’ailleurs toute la salle reprend en chœur, non seulement les refrains, mais aussi les couplets : Billy et Charlotte paraissent surpris par cette popularité espagnole inattendue, qui leur offre un public bien plus nombreux qu’à Paris par exemple (la Sala Caracol est sold out, je me demande si une Riviera n’aurait pas été concevable...), mais aussi un enthousiasme débordant de la part des fans madrilène. Autour de moi ça pogote sec, et je me dis que ça aurait été magique d’avoir la même ambiance pour Art Brut samedi dernier, tant il est clair qu’une telle frénésie dans la salle permet au groupe sur scène de donner le meilleur de lui-même. On enchaîne avec ma chanson préférée des Subways, Young For Eternity, on frôle l’hystérie : quel démarrage de concert mémorable !
Ça se gâte malheureusement un peu après, avec Obsession, extrait du second album du groupe, une chanson qui me paraît assez laide, et que la voix - il faut bien l’avouer limitée - de Billy massacre particulièrement. Et tout le set – d’une durée raisonnable de 1 h 10 – sera sur ce modèle, une succession de brûlots et de morceaux plus faibles, même si l’honnêteté me force à avouer que le public est resté à donf’ pratiquement toute la soirée. Ce que moi je perçois comme des (légères) baisses de régime me permet de prendre des photos, ce qui n’est pas facile vu le dynamisme de nos amis. La minuscule Charlotte ne tient pas en place plus que quelques secondes, mais elle est très jolie ce soir en noir avec sa crinière blonde et avec ses petits patins de danseuse qui lui permettent de rebondir partout. Billy s’est teint les cheveux en roux, ou en rouge, je ne sais pas, et il a maintenant un air de version enfantine de Josh Homme, c’est dire... Lui, contrairement à Charlotte, me semble s’être sérieusement assagi, et il restera derrière son micro quasiment tout le set... mais on y reviendra. Mary – encore un extrait du premier album – met la salle en transe, malgré son tempo ralenti. Les slammers commencent à s’activer, ce qui est rare à Madrid, et fait totalement paniquer le maigre service d’ordre (en fait il s’agit d’UN gros pas très baraqué !) peu habitué à de telles démonstrations d’hystérie collective. We don’t need money to have a good time, simpliste mais entraînant, me prouve que le nouvel album a quand même de la ressource, mais c’est évidemment quand on en revient aux classiques, I want to hear what you’ve got to say, et surtout le réjouissant Rock’n’Roll Queen (avec un couplet chanté en espagnol, merci, Billy, c’est la classe !) que les Subways sont irrésistibles : Rock’n’Roll Queen n’est donc plus joué en fin de set, et il a repris un format normal, sans ces parenthèses qui permettaient à Billy de chauffer la foule... Un Billy qui organise le mosh pit en stimulant les Madrilènes à l’aide de comparaisons vexantes avec le public de Barcelone... comme quoi il a tout compris ! Quelques morceaux moins marquants, avant de boucler la partie principale du set (55 minutes) avec les killers que sont Turnaround et surtout With You.
Rappel extatique de trois titres, qui se clôt brillamment avec It’s A Party, chanson – évidemment – festive qui offre enfin à Billy l’occasion de se laisser complètement aller : il fait hurler la foule, il quitte la chemise (enfin !) avant d’effectuer l’un de ses impressionnants stage divings dont il a le secret : tout est bien qui finit bien. Les Subways ont des étoiles dans les yeux en quittant un public aussi fervent, et nous promettent qu’ils reviendront vite, ce qui est assez probable, vu le succès local.