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Le journal d'un excessif

29 novembre 2011

"Valerian Vu Par Larcenet : "L'Armure du Jakolass" : une franche réussite...

Armure_du_JakolassJusqu'à présent, hormis l'excellent travail d'Emile Bravo pour Spirou, la reprise de personnages iconiques de la BD Franco-belge par d'autres artistes n'a engendré que des déceptions : célébrons donc le mini-coup de maître de Larcenet, qui confronte sans complexes son univers (le café de chez Francisque, la médiocrité moderne, diluée dans une tendresse désespérée qui rachète toutes les bassesses humaines) avec celui de Valérian (foisonnement de races dans un melting pot délirant). Le résultat est un vrai album de "Valérian", pas si loin que cela des meilleurs de l'époque de l'âge d'or, et en même temps, une histoire 100% politico-sociale à la Larcenet (illusions et désillusions, mais sans aucun cynisme, découverte du potentiel de ceux qui n'ont plus rien, etc.). Si "L'armure du Jakolass" est un simple divertissement sympathique - esthétiquement remarquable, il faut le souligner -, c'est aussi un exemple étonnant de synthèse de deux styles a priori incompatibles.

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28 novembre 2011

"La Forêt des Manes" de Jean-Christophe Grangé : n'importe quoi, mais ça marche encore (un peu...)

La_Foret_des_ManesInutile de le nier, passés les deux premiers romans ("le Vol des Cigognes" et "les Rivières Pourpres", saisissants), la production stakhanoviste de Grangé a irrémédiablement décliné. Certains présentent cette "Forêt des Mânes" comme le nadir absolu de cette trajectoire, à cause de l'aspect délirant de l'intrigue accumulant les invraisemblances, du personnage principal absurde, et du style baroque de Grangé. Tout cela est vrai, mais les excès de sang et de violence (on sait maintenant que le groupe favori de Grangé, euh non, de son héroïne est Nine Inch Nails, et on comprend mieux !) m'ont cette fois paru un peu moins déplaisants qu'à l'habitude, et j'avoue avoir savouré la dernière partie en forme de road movie halluciné en Amérique Centrale et en Argentine : entre les 100 premières pages, comme toujours chez Grangé, prenantes, et ce final digne du "Aguirre" de Herzog, j'ai trouvé dans ¨la Forêt des Mânes" de quoi nourrir mon imagination. Et puis, finalement, quand on ouvre un bouquin de Grangé, on sait bien à quoi s'attendre : pas de quoi crier au scandale, donc !

27 novembre 2011

"21" de Adele : pas encore une "vraie" chanteuse...

21Adele a une bonne voix, tout le monde le sait, et surtout elle, qui se compare semble-t-il, toute honte bue, aux plus grandes soul sisters du passé. Adele a 21 ans, on ne peut l'ignorer, c'est le titre de son deuxième album. Adele n'a pas de (bonnes) chansons à chanter, juste un fragment d'idée par ci par là (le début de "Rolling In The Deep", la reprise cool du "Lovesong" de Cure, et... Pas grand chose d'autre). Le disque d'Adele s'écoute sans déplaisir, mais ne viendra faire vibrer en nous aucune corde sensible : la vie n'est pas encore passée chez Adele, rien n'est advenu qui puisse donner la moindre substance, la moindre profondeur à une jeune femme trop imbue de sa technique pour réaliser que "l'âme" est autre chose qu'un style musical, et qu'une chanson n'est belle que si on l'habite. Sans doute faudra-t-il attendre "49" d'Adele pour y rencontrer une vraie chanteuse qui vaille la peine d'être écoutée.

26 novembre 2011

"La Délicatesse" de David Foenkinos : totalement anodin !

La_Delicatesse"La délicatesse", bardé de ses prix littéraires et de sa version ciné avec Audrey Tautou, fait partie de ces bouquins anodins qui se lisent sans peine (style agréable, humour léger, (très) relative inventivité formelle avec ces "chapitres" informatifs un peu décalés, et ces détours par des personnages secondaires), et qui s'oublient aussi vite qu'on les a lus. Un thème universellement banal (la perte de l'amour et son retour) qui ne saurait donc déplaire à quiconque, un souci permanent de la part de l'auteur (?) d'éviter quoi que ce soit qui puisse fâcher le lecteur, ou, pire encore, s'avérer (même légèrement) malaisant... Quand on voit que le point culminant de "l'affaire", c'est quand nos "héros" deviennent sujets de conversation à la machine à café dans l'entreprise où ils travaillent, on est en droit de se demander où va s'arrêter l'imagination délirante de Foenkinos !!! Bref, à ce point là, ce n'est plus de la littérature du tout, c'est plutôt du domaine des calmants légers, voire des purs et simples anesthésiants sans effets secondaires. Le genre de "machins" qu'il vaut mieux lire en débranchant toute velléité critique, le genre de "trucs" qui, quand on aime quand même un peu la méchanceté, peuvent conduire à des gestes regrettables, comme jeter cette "délicatesse" par la fenêtre en hurlant de rage.

25 novembre 2011

Une soirée au Crazy Horse...

Crazy_Horse_ParisUne soirée au légendaire Crazy Horse, surtout quand elle vous est offerte, cela ne se refuse pas, non ? La réputation des filles du Crazy, toutes jadis calibrées pour atteindre une perfection "clonique" allié au professionnalisme talentueux d'une équipe à l'exigence extrême ont fait la réputation internationale du lieu, et si les choses ont un peu évolué (on admet désormais des corps un peu différents au Crazy), c'est aussi en bien... La plupart des numéros sont d'un modernisme étourdissant, sur tous les points (chorégraphie, mise en scène, sons et lumières, musique), au point que l'érotisme en est réduit à une portion des plus congrues, au grand dam d'une partie du public, la pus beauf, qui se voudrait plutôt dans un strip tease joint de Las Vegas. Il faut donc passer outre les mafieux russes déplaisants, les Japonais éméchés, les enterrements de vie de garçon, oublier les beuglements inappropriés, les commentaires stupides, pour pouvoir se concentrer sur la magie des meilleurs numéros ("red shoes" - malgré une défaillance de la "machine à infra-rouges", upside down" et son miroir magique, le strip tease pur et dur de "Crisis", et tant d'autres). La beauté de la plupart des scènes et les exploits techniques qui les soutiennent justifient pleinement la soirée, en tout cas plus que les tour de magie punks d'Otto, le champagne médiocre ou encore les sièges inconfortables près du bar.

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24 novembre 2011

"The Wire - Saison 5" : LE chef d'oeuvre absolu de la "série TV moderne"

The_Wire_5"The Wire" pourrait bien s'avérer, avec un peu de perspective historique sur notre époque, comme LE chef d'oeuvre de la "série TV moderne", et sa dernière saison l'acmé absolu. En inventant une fiction plus complexe qu'à l'habitude (une mystification qui commence comme un jeu et finit par se retourner de manière particulièrement destructrice contre ses auteurs), David Simon n'a rien perdu de la force hyperréaliste de la grande fresque sur la vie policière et politique de Baltimore : au contraire, en allant jusqu'au bout de la logique de ses personnages englués dans un écheveau étourdissant de mensonges et de jeux politiques - et les pires ne sont bien sûr pas les trafiquants de drogue (il faut voir la minuscule mais aveuglante lumière que sa dernière scène jette sur le personnage le plus antipathique de la série) - Simon et ses scénaristes concluent en beauté une chronique tout-à-fait suffocante de l'impuissance "moderne". Certains, comme dans la vie, s'en tirent mieux que d'autres, sans qu'il n'y ait là-derrière ni justice, ni morale, ni même la moindre logique qui puisse rasséréner le spectateur. Le final de "The Wire" atteint une ampleur, une perfection qui laisse loin derrière la majorité du cinéma actuel, sans pour autant perdre un gramme de sa bouleversante humanité, ni non plus sacrifier aux sirènes de "la forme", du "grand" art : modeste et sobre jusqu'au bout, "The Wire" est l'une des plus brillantes réussites artistique des dernières décennies.

23 novembre 2011

"Chez Francis" : une bonne brasserie parisienne...

Chez_FrancisQu'est ce qui fait qu'une brasserie parisienne est une "bonne brasserie". Certains ont avancé une théorie alléchante sur ses frites et son steack tartare. N'ayant mangé ni l'un ni l'autre "chez Francis", j'avancerai d'autres outils de mesure : le charme patiné du décor, qui ne fasse ni faux chic branché ni usure du temps un peu craspec ; la proximité de l'un de ses grands sites parisiens qui la relie à l'histoire fantasmée de la ville lumière (depuis chez Francis, on peut voir la Tour Eiffel clignoter la nuit !) ; le verre de vin au comptoir quand on attend qu'une table se libère - bon le vin, complice le barman ; la fraîcheur parfaite des huîtres ; la saveur du foie gras et le croustillant des toasts ; l'énergie joyeuse des serveuses ; les drames humains qui ne manquent pas de s'y jouer chaque soir à une table, pourvu que l'on ai la patience d'attendre ; le vin au verre qu'on ne paye pas s'il n'est pas bon ; la viande généreuse comme chez soi ; le goût du magret rosé comme il faut ; le croustillant de la croûte de la crème brûlée comme chez Amélie ; la facilité qu'on y a à y finir une soirée bienheureuse avant de courir dans le froid de la nuit parisienne ; la solidité d'une addition ni exagérée ni timorée ; etc. etc. Oui, moi je trouve que "Chez Francis" est une bonne, une très bonne brasserie parisienne, même.

Téléphone : +331 82 28 77 39

7, place de l’Alma – 75008 Paris

22 novembre 2011

Elbow à la Sala San Miguel (Madrid) le samedi 19 novembre

2011_11_Elbow_Sala_San_Miguel_10721 h 30 pile, avec une ponctualité toute britannique, Elbow entre en scène sous une ovation impressionnante. Bon, les cinq musiciens ne payent pas de mine, avec leur look de quadragénaires mancuniens que l'on imagine plus au pub une pinte à la main que sillonnant le monde à jouer du rock'n'roll. Les premières notes de The Birds s'élèvent, Guy Garvey est déjà au bord de la scène, le micro à la main, fixant dans les yeux les spectateurs du premier rang (c'est-à-dire nous) avec une intensité chaleureuse presque déstabilisante : cette attitude d'implication totale, individuelle - Guy pointe le point vers nous, un par un, en chantant, nous fixant dans les yeux et nous adressant à chacun un large sourire - est pour moi quelque chose de très rare, les artistes se protégeant en général contre "le trac" en considérant le public ou comme une entité globale, une vaste masse anonyme dans le noir, ou même comme n'existant pas ! Plus tard dans la soirée, nous aurons d'autres exemples de cette "personnalisation" du spectacle par Guy : il s'adressera à plusieurs reprises aux Anglais présents dans la salle pour leur demander de se comporter en "invités" respectueux, d'arrêter de créer du tumulte avec leurs chansons de supporters de foot ("personne n'aime le foot ici", lancera-t-il avec cet humour anglais irremplaçable...) ; il arrêtera Weather to Fly en plein milieu et fera rallumer la salle pour superviser l'évacuation d'une jeune femme évanouie, qu'il fera par ailleurs applaudir ; il "recrutera" notre voisine de gauche comme traductrice pour mieux expliquer une introduction de chanson à la salle (... même si la pauvre aura un peu de mal avec l'accent "northern" de Guy et se fera finalement "virer" ! LOL)... Tout cela fait qu'un concert d'Elbow se vit d'une manière émotionnellement différente, et confirme que l'attention portée à l'autre, l'extrême humanité de l'attitude de Guy n'est pas qu'un "thème artistique" pour les chansons d'Elbow : l'objectif de Guy est clairement d'atteindre à l'émotion la plus juste, la moins artificielle possible, à travers sa musique, mais aussi grâce à 2011_11_Elbow_Sala_San_Miguel_105"l'expérience complète" offerte par Elbow sur scène...

... The Birds, donc... Comme sur le disque, la chanson commence en douceur, la voix de Guy n'est pas encore impressionnante, elle est un peu trop couverte par les instruments - même si le son est absolument excellent, dissipant mes doutes sur la Sala San Miguel... Et puis c'est ce magnifique démarrage à mi-course, quand le morceau décolle littéralement : ça y est, c'est gagné, cela ne fait que quelques minutes que Elbow est sur scène, et c'est le premier moment d'extase, ce léger basculement de la réalité (on parle souvent de "petit orgasme" quand on évoque cette sensation étrange, tellement satisfaisante, entre fans de concerts) que l'on espère en live. Ça y est, c'est confirmé, Elbow est aussi GRAND que je l'espérais à l'écoute de leur sublime album, "Build A Rocket Boys", et ce soir, on va vivre une poignée de moments exceptionnels que seule une poignée d'artistes savent offrir sur scène.

La setlist de la tournée, a priori identique chaque soir (il n'y a pas de setlists en papier sur scène) propose un mélange des deux derniers albums, les chansons plus classiques - plus faibles à mon avis - de "Seldom Seen Kid" et les morceaux plus aventureux, et incroyablement frappants en live, de "Build a rocket..." : le résultat est une agréable succession de pics d'émotion intense et de moments de respiration, de sérénité, de tendresse même. Neat Little Rows est le passage le plus percutant de la soirée, qui prouve la puissance d'Elbow, quatre musiciens discrets, presque anonymes, vêtus de noir, conduits par la masse débonnaire mais intense de Guy, qui en remontraient à bien des groupes de stade (je pense un instant à la médiocrité d'un Coldplay quelques semaines plus tôt, et je me dis que la vie est injuste...). The Night will always win est la première occasion de la soirée de jouir, oui c'est le mot, de la voix sublime de Guy dans une ambiance musicale dépouillée : bouleversant, tout simplement, avec ces paroles tranchantes dont Guy a le secret (un grand parolier, Guy, et ça devrait se savoir de plus en plus...), cette mélodie parfaite, et ce 2011_11_Elbow_Sala_San_Miguel_155tremblement de la vie qui distingue les chansons d'Elbow de celles de la concurrence.

Dans la belle lumière qui nimbe les musiciens (pas faite pour les photos, mais bon...!), avec le soutien de deux jeunes femmes aux instruments à corde, Elbow nous proposera en 1h40 une étonnante palette d'émotions : moments intimistes donc quand Guy chante seul à côté de son claviériste, célébration de l'amitié quand le groupe boit à notre santé ("Salud !" lance Guy, avant de demander la prononciation exacte, ce qui nous conduira à l'intermède cocasse de la "traductrice") à l'occasion de la célébration de son 20ème anniversaire, et puis, parce que Elbow a aussi un vrai potentiel "commercial", émulation collective sur les "crowd pleasers" que sont Open Arms en fin de set avant le rappel, et One Day like This en grand finale extatique.

Mais pour moi, et ce n'est pas une surprise, le summum de la soirée sera Lippy Kids, chanson parfaite, parfaitement interprétée avec le support des violonistes, et cette voix étrange, si attachante de Guy : comme si Sting avait du coffre et avait appris à chanter, en fin de compte...! Inés pleure à chaudes larmes à mes côtés, et le millier de personnes à nos côtés dans la Sala Miguel semble dériver au fil de la musique, la tête dans les étoiles et le cœur gonflé d'espoir. Immense pouvoir de la musique, immense bonheur de sentir notre foi renouvelée par ces 100 courtes minutes qu'Elbow nous a offert ce soir.

21 novembre 2011

The Subways à la Sala Caracol (Madrid) le jeudi 17 novembre

2011_11_The_Subways_Sala_Caracol_02722 h 20 : le rideau rouge s’ouvre à nouveau, découvrant une scène qui paraît immense maintenant qu’elle est dégagée des retours et que la batterie de Josh Morgan est placée au fond, en ligne avec les gros amplis de Charlotte et Billy : comme ça, il y aura de la place pour que Charlotte puisse sauter comme un petit pois mexicain, et pour que Billy ait du recul pour ses fameux stage-divings... Toute inquiétude quant à la capacité de The Subways à enchaîner derrière Layabouts est immédiatement dissipée, avec un démarrage pied au plancher (Oh Yeah), et ce malgré un son bien moins compact que les teloneros : en fait, d’où je suis placé, aux pieds de Charlotte, c’est à peine si j’entends la guitare de Billy ! Mais ce que les Subways perdent en puissance, ils le gagnent en nervosité, et aussi, bien entendu en qualité de chansons : les leçons de la new wave ont été retenues, il faut des mélodies pop entraînantes pour que l’énergie punk soit encore plus jouissive ! D’ailleurs toute la salle reprend en chœur, non seulement les refrains, mais aussi les couplets : Billy et Charlotte paraissent surpris par cette popularité espagnole inattendue, qui leur offre un public bien plus nombreux qu’à Paris par exemple (la Sala Caracol est sold out, je me demande si une Riviera n’aurait pas été concevable...), mais 2011_11_The_Subways_Sala_Caracol_037aussi un enthousiasme débordant de la part des fans madrilène. Autour de moi ça pogote sec, et je me dis que ça aurait été magique d’avoir la même ambiance pour Art Brut samedi dernier, tant il est clair qu’une telle frénésie dans la salle permet au groupe sur scène de donner le meilleur de lui-même. On enchaîne avec ma chanson préférée des Subways, Young For Eternity, on frôle l’hystérie : quel démarrage de concert mémorable !

Ça se gâte malheureusement un peu après, avec Obsession, extrait du second album du groupe, une chanson qui me paraît assez laide, et que la voix - il faut bien l’avouer limitée - de Billy massacre particulièrement. Et tout le set – d’une durée raisonnable de 1 h 10 – sera sur ce modèle, une succession de brûlots et de morceaux plus faibles, même si l’honnêteté me force à avouer que le public est resté à donf’ pratiquement toute la soirée. Ce que moi je perçois comme des (légères) baisses de régime me permet de prendre des photos, ce qui n’est pas facile vu le dynamisme de nos amis. La minuscule Charlotte ne tient pas en place plus que quelques secondes, mais elle est très jolie ce soir en noir avec sa crinière blonde et avec ses petits patins de danseuse qui lui permettent de rebondir partout. Billy s’est teint les cheveux en roux, ou en rouge, je ne sais pas, et il a maintenant un air de version enfantine de Josh Homme, c’est dire... Lui, contrairement à Charlotte, me semble s’être sérieusement assagi, et il restera derrière son micro quasiment tout le set... mais on y reviendra. Mary – encore un extrait du 2011_11_The_Subways_Sala_Caracol_057premier album – met la salle en transe, malgré son tempo ralenti. Les slammers commencent à s’activer, ce qui est rare à Madrid, et fait totalement paniquer le maigre service d’ordre (en fait il s’agit d’UN gros pas très baraqué !) peu habitué à de telles démonstrations d’hystérie collective. We don’t need money to have a good time, simpliste mais entraînant, me prouve que le nouvel album a quand même de la ressource, mais c’est évidemment quand on en revient aux classiques, I want to hear what you’ve got to say, et surtout le réjouissant Rock’n’Roll Queen (avec un couplet chanté en espagnol, merci, Billy, c’est la classe !) que les Subways sont irrésistibles : Rock’n’Roll Queen n’est donc plus joué en fin de set, et il a repris un format normal, sans ces parenthèses qui permettaient à Billy de chauffer la foule... Un Billy qui organise le mosh pit en stimulant les Madrilènes à l’aide de comparaisons vexantes avec le public de Barcelone... comme quoi il a tout compris ! Quelques morceaux moins marquants, avant de boucler la partie principale du set (55 minutes) avec les killers que sont Turnaround et surtout With You.

Rappel extatique de trois titres, qui se clôt brillamment avec It’s A Party, chanson – évidemment – festive qui offre enfin à Billy l’occasion de se laisser complètement aller : il fait hurler la foule, il quitte la chemise (enfin !) avant d’effectuer l’un de ses impressionnants stage divings dont il a le secret : tout est bien qui finit bien. Les Subways ont des étoiles dans les yeux en quittant un public aussi fervent, et nous promettent qu’ils reviendront vite, ce qui est assez probable, vu le succès local.

20 novembre 2011

"Il était une fois en France - Tome 5" : le meilleur de la série...

Il_Etait_Une_Fois_en_France_5L'après-guerre et le processus d'épuration / retour à la "normale" offre l'occasion à Nury et Vallée de nourrir la saga de Joanovici de nouveaux éléments historiques passionnants et de dilemmes éthiques différents (qui doit on absoudre quand tout le monde a collaboré plus ou moins ?). En adoptant le point de vue du "chasseur" - ce "Petit Juge de Melun" - plutôt que celui de Joanovici, ils offrent une mise en perspective salutaire des agissements de Monsieur Jo, qu'on a naturellement moins tendance à dédouaner. De plus, le véritable coup de maître de ce 5ème tome, c'est de nous faire assister à la déchéance morale progressive de ce juge a priori intègre, une déchéance qui, même si elle est annoncée par une phrase de Nietsche placée en introduction, ne laisse pas de nous plonger dans un désespoir encore plus noir que les précédents tomes de la saga. Avec une narration plus classique qu'à l'habitude - ce qui n'est pas plus mal - et l'efficacité reconnue du dessin (loin d'être génial, il est vrai) de Sylvain Vallée, "le Petit Juge de Melun" est le meilleur volume à date de "Il était une fois en France", chronique d'une France gangrenée par la lâcheté et l'argent, dont on a toujours tenté de nous dissimuler l'histoire, et dans laquelle il n'est pas interdit de reconnaître les ferments de la politique actuelle.

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