"La Forêt des Manes" de Jean-Christophe Grangé : n'importe quoi, mais ça marche encore (un peu...)
Inutile de le nier, passés les deux premiers romans ("le Vol des Cigognes" et "les Rivières Pourpres", saisissants), la production stakhanoviste de Grangé a irrémédiablement décliné. Certains présentent cette "Forêt des Mânes" comme le nadir absolu de cette trajectoire, à cause de l'aspect délirant de l'intrigue accumulant les invraisemblances, du personnage principal absurde, et du style baroque de Grangé. Tout cela est vrai, mais les excès de sang et de violence (on sait maintenant que le groupe favori de Grangé, euh non, de son héroïne est Nine Inch Nails, et on comprend mieux !) m'ont cette fois paru un peu moins déplaisants qu'à l'habitude, et j'avoue avoir savouré la dernière partie en forme de road movie halluciné en Amérique Centrale et en Argentine : entre les 100 premières pages, comme toujours chez Grangé, prenantes, et ce final digne du "Aguirre" de Herzog, j'ai trouvé dans ¨la Forêt des Mânes" de quoi nourrir mon imagination. Et puis, finalement, quand on ouvre un bouquin de Grangé, on sait bien à quoi s'attendre : pas de quoi crier au scandale, donc !