Révisons nos classiques : "La Mauvaise Education" de Pedro Almodovar (2003)
Pourquoi le film sensé être le plus autobiographique d'Almodovar est-il à date son plus "froid" ? Le besoin pudique de se protéger de l'impact émotionnel de confessions clairement douloureuses (la pédérastie des curés, la perte d'un premier amour) ? "La Mauvaise Education", 7 ans plus tard, impressionne toujours par son incroyable ambition formelle, entrecroisant non seulement flash backs mais aussi différents niveaux de "virtualité" (le roman, le film, les souvenirs - avec différents visages pour les mêmes personnages) qui provoquent un effet d'étourdissement narratif assez grisant. Cette intelligence redoutable d'un récit qui s'avance "masqué" compense donc partiellement le déficit de coeur du film, mais ne hisse pas "la Mauvaise Education" parmi les meilleurs films du grand Almodovar.