"Vendetta" de R.J. Ellory : du mieux...
Après un "Seul le Silence" qui ne m'avait pas totalement satisfait, Ellory (ce nom ! Je crois que je ne m'y habituerai jamais !) frappe beaucoup plus fort avec ce "Vendetta", chronique envoûtante d'un demi-siècle de mafia américaine, qui croise d'ailleurs longuement le chemin de son presque homonyme lorsqu'il faut parler de la Baie des Cochons, de JFK, Marylin et Jimmy Hoffa. Et le récit très bien documenté - Ellory reprend à bien des égards des théories et des analyses qu'Ellroy a développé avant lui - de la vie d'un porte-flingue particulièrement efficace constitue la meilleure part du livre, malheureusement légèrement déséquilibré par la (relative) faiblesse de la partie contemporaine - les affres familiaux d'un enquêteur alcoolique, ce n'est pas aussi passionnant, loin de là ! -, et surtout, comme dans "Seul le Silence" d'ailleurs, par le systématisme pesant des allez-retours passé-présent, et l'artificialité de la narration en flashbacks : un grand écrivain, un vrai, aurait indiscutablement donné au tueur une vraie "voix" qui manque cruellement ici. On regrettera aussi la faiblesse de l'inévitable "coup de théâtre" final qui ne sert pas à grand-chose, si ce n'est sacrifier aux canons du polar de gare... Bref, si lire "Vendetta" est un grand plaisir, il n'a pas suffit à me convaincre encore qu'Ellory soit aussi bon écrivain qu'on le prétend ci et là !