Révisons nos classiques : "Kill Bill Volume 1" de Quentin Tarantino
Kill Bill 1 est le plus formaliste des films de
Tarantino, donc le plus criticable de par son obsession à venir recréer les
formes les plus avancées de la culture pop (ou non) - ici mangas et films de
samouraïs - sans les justifier outre mesure par un scénario complexe (ici, la
vengeance, rien que la vengeance) ou par une aspiration transcendentale comme
dans "Inglorious Basterds". Pourtant, cette indéniable pureté
formelle (c'est aussi, et de loin, le film le moins bavard de Tarantino, et
c'en est même surprenant !) est aussi son passeport pour l'éternité : la
succession harassante de scènes formellement parfaites provoque à la foi un
sentiment de pure exaltation et de saturation sensorielle qui transforme la
vision de "Kill Bill 1" en une expérience esthétique et émotionnelle
extrême. Peut-être qu'au final, ce sera le meilleur film de Tarantino, le plus
immortel.