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Le journal d'un excessif
14 janvier 2011

"NEDS" de Peter Mullan : encore raté !

Neds"NEDS", le dernier Peter Mullan, un cinéaste qu'on apprécie pour sa rudesse "prolétarienne" et qui tranche avec 99% de ses confrères réalisateurs, mais que l'on redoute pour sa tendance à asséner ses vérités comme des coups, passe assez près de la réussite pour qu'on ne se sente pas frustré d'écrire : "Encore raté, Peter, sorry !". C'est que le film commence de manière assez impressionnante, avec une justesse et une finesse qui rappelle l'époque du grand cinéma-BBC anglais des années 70 (le fait que "NEDS" s'inscrive dans cette époque aide évidemment...) et les meilleurs Ken Loach (ses premiers films) : grâce à des acteurs à la rugosité et au naturel stupéfiants (...mais s'agit-il d'acteurs professionnels ? Sans doute pas...), à une image ultra-réaliste supportée par un montage sans fioritures, c'est bien simple, "on y est", et on vibre à chaque pas de cette véritable tragédie de l'exclusion sociale, du stéréotypage, qui emprisonne le passionnant personnage principal dans le piège implacable de ses origines. Et puis, surprise, je ne saurais dire ce qui se passe dans la tête de Mullan (par ailleurs extraordinaire dans un rôle "secondaire" mais essentiel, mais il décide de faire du Coppola, voire du Peckinpah (c'est lui qui le dit dans un interview), et "NEDS" prend un tournant littéralement grotesque, qui prouve clairement que Mullan ne maîtrise pas la transcendance ou le symbolisme. La dernière scène, fausse bonne idée à la symbolique pesante, enfonce encore le clou d'un semi-ratage d'autant plus décevant que le film avait merveilleusement débuté.

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