Musique : mon Top 10 de l'année !
Tout le monde le dit, 2010 a vu le grand retour de Arcade Fire, groupe phare de ce début de siècle... et je serai bien le dernier à contredire tout le monde, d'autant que "The Suburbs", pour être un album plus sage, moins renversant que les 2 premiers chefs d'oeuvre du groupe, est une vraie merveille. Cependant, cette année, Arcade Fire a été battu sur le fil (il semble que seul le NME l'ait remarqué, mais bon...) par un groupe dont je n'attendais pas grand chose, et qui a pondu l'oeuvre au noir la plus envoûtante, la plus stimulante de l'année : These New Puritans, avec leur spectaculaire "Hidden", ont tout simplement laissé loin derrière toute la concurrence !
A l'heure où la critique branchée française ou anglaise, quand elle ne chante pas les louanges de je ne sais quel rappeur qui révolutionnerait paraît-il la "pop", et qui me laisse, moi, complètement froid, s'esbaubit sur Gorillaz (un disque horriblement fade à mon avis), sur le poussif second album de MGMT ou sur le dernier copié-collé de LCD Soundsystem, d'un James Murphy qui n'a pourtant plus rien à dire sauf à plagier les Talking Heads ou David Bowie. J'ai quant à moi préféré choisir le côté de la pop qui flamboie et réjouit (joli effort de Two Door Cinema Club en une année sans un disque de Franz Ferdinand), de la musique qui fait danser et sourire (superbe second essai des brillants Vampire Weekend), de l'ambition mélodique quand elle est teintée de second degré et de satire politique (le brillant dernier album de The Divine Comedy, soit le meilleur de Neil Hannon depuis des lustres...), voire de l'inventivité tout azimuth avec le groupe que je trouve personnellement le plus joyeusement créatif du moment, Yeasayer.
Mais, comme il n'y a quand même pas que la pop dans la vie (même si...), j'ai hurlé en choeur en tendant mon petit poing vers le ciel contre toutes les oppressions avec le très réussi dernier album de Gogol Bordello (leur meilleur et de loin, encore merci, Rick Rubin), avant de rejoindre le dance floor et rêver avec les flamboyants Scissor Sisters d'une époque où Michael Jackson et Price règnaient en maîtres.
Pour finir ce Top 10 (en fait, je ne citerai que 9 albums, cette fois, qui ont été mes préférés), je ne saurai oublier le simplissime, et pourtant incroyablement émouvant, dernier album de Edwyn Collins, qui, "with a little help from his friends", a pondu avec "Losing Sleep" non seulement son plus beau disque "ever", mais nous a donné, en toute humilité, une formidable leçon d'humanité. Un disque chaleureux, qui ranime la flamme punk-new wave de la fin des 70's en la frottant aux doutes et à l'angoisse de l'âge et de la maladie. Ce n'est pas rien.
Quelle belle année musicale !
Photos illustrant cet article : These New Puritans et Edwyn Collins.