18 décembre 2010
MGMT à la Riviera (Madrid) le vendredi 17 décembre
Le public est très féminin ce soir, avec pas mal d'Américaines évidemment, dont quelques unes
cultivent le look néo-bab qu’Andrew et Ben ont pourtant abandonné depuis
longtemps. A 21 h 40, avec une dizaine de minutes de retard, nos deux acolytes
entrent donc sur scène, accompagnés par les trois autres musiciens (guitare,
basse, batterie) qui composent MGMT en 2010… Des
musiciens dont je suis personnellement incapable de dire s’ils étaient déjà là
en 2008, en 2009, etc. Je crois reconnaître quand même l’horrible guitar hero
qui nous avait pourri les sets du groupe à l’époque, mais je n’en suis même pas
sûr,… et ce d’autant qu’il restera très sage ce soir, de toute manière… L’intro
du set de ce vendredi, magnifique évidemment, c’est Time to Pretend,
soit quand même l’un des grands chocs musicaux de années 2000 :
immédiatement, je me souviens pourquoi MGMT a été si important… Cette musique
est purement magique, et, cette fois, elle est de plus bien interprétée en live
! Oui, bien supérieur scéniquement à ce qu’on a connu par le passé, MGMT est
maintenant capable de reproduire ses chansons, sans se réfugier dans des
pitreries 70's'ou, pire, prog rock ! Le son est fort, très fort
(d’ailleurs, j’aurai des acouphènes le lendemain), mais malheureusement un peu
trop brouillon et trop aigu, avec, comme toujours, la voix d'Andrew légèrement
sous-mixée, ce que je soupçonne être volontaire pour dissimuler ses
insuffisantes vocales notoires. Andrew (VanWyngarden, donc…) paraît tout de
suite bien plus à l'aise qu’autrefois, et même s’il n’est toujours pas le roi
de la communication, au moins il regarde le public et paraît relativement
concerné par le concert. Suit donc Song For Dan Treacy, un titre un peu
punky assez acceptable de "Congratulations", et une belle version de Weekend
Wars, qui fait basculer la salle entière dans l’hystérie. A partir de ce
moment, il est clair que le concert sera une réussite, et même les titres
moyens de "Congratulations" vont sortir boostés, avec ce surplus
d'énergie que donne la scène : It’s Working en particulier sortira
du lot. Au bout de 45 minutes, c’est la première véritable explosion nucléaire
avec un Electric Feel superbe, enchainé avec The Youth. Oui, là,
je dois admettre que, malgré mes craintes, c'est le bonheur ! Un bonheur
un peu troublé par l'irruption derrière moi de deux fâcheux, visiblement
« sous influence », qui vont méchamment importuner les filles à ma
droite… et qui seront rapidement virés manu militari par le service d'ordre,
très efficace sur ce coup-là (bon, je l'avoue… : c'est moi qui les ai
appelé, après avoir hésité à me mettre sur la gueule moi-même avec les deux
connards...).
Il y a ensuite quand
même un tunnel avec l’épouvantable Siberian Breaks, aussi nocif en live
que sur disque, un morceau pompeux et crétin qui m'évoquerait presque les pires
moments de Yes (je ne sais pas pourquoi ce genre de merde prétentieuse me vient
à l'esprit...). Heureusement Kids arrive : Andrew et Ben, qui a
quitté ses claviers, s'amusent ensemble sur scène comme deux gosses, c'est fun,
le public est extatique… même si l'on peut trouver, à l'opposé du reste du set,
que la version est inférieure à ce que MGMT nous proposait jadis en rappel de
ses concerts. Suit heureusement une version dantesque de Brian Eno, qui
conclut dans un vacarme étourdissant le concert, après 1 h 15. Le rappel, de
plus de 10 minutes, verra une interprétation bruitiste de The Hand Shake,
et se terminera par un Congratulations acoustique sympathique, mais un
tantinet anodin.
Au
final, on doit admettre que MGMT est désormais un vrai groupe de scène, qui
sait donner de bons concerts, avec des passages parfois puissants… Mais ce qui
me laisse toujours dubitatif, c'est le manque d'inspiration général des
nouveaux morceaux (pas mauvais, mais insignifiants, à part Brian Eno…),
qui ne laissent pas forcément présager un bel avenir au groupe. En tout cas,
autour de moi, les jeunes filles sont toutes comblées, alors qui suis-je pour
oser faire la fine bouche ?
Note : Visitez le blog des RnRMf***s pour l'intégrale de ce compte-rendu...
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