The Drums à la Sala Heineken (Madrid) le vendredi 12 novembre
22 h 00 pile : dans l’hystérie générale (des dizaines d’adolescentes sont désormais massées derrière Juan Carlos et moi et hurlent très fort), le quatuor de The Drums fait son entrée dans l’obscurité, et sur une musique assez pompeuse. A noter que nos quatre « idoles » montent sur scène depuis la salle, et non les coulisses… On rentre tout de suite dans le vif du sujet avec Best Friend… et une certaine consternation m’envahit : d’abord, le son est exécrable (souvent mauvais il est vrai dans la Sala Heineken, le son bat tous les records ce soir…) au point que l’on n’entend guère que la batterie – rien de la voix, rien des deux guitares !... Ensuite, nous avons derrière nous ces fans exécrables qui connaissent toutes les paroles des chansons par cœur et s’imaginent que le reste du public est là pour les écouter chanter, elles, plutôt que le groupe ! Si l’on ajoute que The Drums jouent dans une quasi obscurité, et que cela ne s’améliorera pas pendant les 65 minutes de set, on peut imaginer que je ne me sens pas joyeux, joyeux au début de ce set… Je regarde Juan Carlos, dépité, et il me fait signe qu’il est lui aussi perplexe devant la folie juvénile qui s’est emparé du public d’ados. Bon, je prends mon mal en patience et je me concentre sur le spectacle des musiciens, à défaut de pouvoir apprécier la musique… Et question spectacle, pas de problème : Jonathan Pierce, le blond chanteur qui fait hurler les minettes, a beaucoup étudié la gestuelle de Morrissey, qu’il copie sans vergogne et qu’il exagère même en y ajoutant des poses extatiques un tantinet exagérées. Mais il n’est pas le seul à sauter partout : juste devant nous, son ami et co-fondateur du groupe, Jacob Graham joue de sa guitare (souvent comme il jouerait d’une basse, d’ailleurs…) en sautant dans tous les sens comme une ballerine épileptique. Tout cela est gracieux et amusant, un peu épuisant certes à la longue, mais finit par communiquer un sentiment d’énergie qu’on ne trouverait pas dans la musique à elle seule. Petit à petit, le son commence à être plus audible, mais si on restera loin de ce qu’on doit attendre d’un set bien réglé… 20 minutes ne se sont pas écoulées que The Drums entament Let’s Go Surfing, un peu tôt dans la setlist donc, à mon goût tout au moins… J’aurais préféré que le set se conclue par mon morceau préféré, mais je fais contre mauvaise fortune bon cœur, et ce d’autant plus que toute la salle Heineken chante tellement fort en chœur que le groupe redevient quasi-inaudible, alors… Du coup, il me faudra encore trois titres pour que je finisse par me prendre au jeu : pour moi, ce soir, ce sera l’efficace Don’t Be A Jerk, Johnny, avec ses paroles ironiques (?) qui me fera enfin sortir de ma réserve… A bout de 50 minutes, le groupe se retire, visiblement enchanté par l’accueil du public madrilène. Le rappel sera une franche réussite, la nervosité du jeu de scène finissant quand même par se répercuter dans la musique… jusqu’à un joli final – lent, avec allumage rituel des briquets pour le « grand moment d’émotion de la soirée » - sur Down By The Water.
Voilà, il est un peu plus de onze heures et c’est fini. Je me dis que si je n’ai pas vraiment vibré ce soir sur The Drums – mais je ne m’y attendais pas vraiment -, j’ai quand même trouvé leur musique nettement plus consistante, plus rock, plus digne d’intérêt finalement, que leurs disques ne l’auraient suggéré.
PS : l'intégralité de ce compte-rendu sera posté sur le blog des RnRMf***s...