"Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu" de Woody Allen
Le 3ème "film anglais" de Woody Allen n'en est pas vraiment un, puisque, au delà de son casting "international", son scénario polyphonique et moraliste (au sens Rohmerien du terme - d'ailleurs en vieillissant, Allen m'évoque de plus en plus Rohmer...) pourrait avoir pour cadre n'importe quelle cité occidentale. Ce qui déçoit légèrement dans "Vous Allez Rencontrer...", c'est que la "petite musique" allenienne sonne régulièrement moins juste et surtout moins légère qu'à l'habitude : si certains segments enchantent - comme celui de Naomi Watts et Antonio Banderas -, d'autres sont lourdingues et étonnamment pleins de poncifs... Le pire côté du film est en fait le portrait assez grossier qu'Allen dresse du naufrage d'un homme vieillissant - maladroitement incarné par le grand Anthony Hopkins - s'amourachant d'une prostituée : on comprend le regard désabusé qu'Allen jette sur son propre vieillissement sexuel, mais là, ça ne passe vraiment pas. Dommage...