"Secret, Profane & Sugarcane" de Elvis Costello : un artiste qui ne se couche pas !
On s'attendait un peu à un exercice de style dans la lignée plaisante de "Almost Blue", avec toute la fine fleur de la country convoquée pour l'occasion, et on se retrouve avec un "King of America"-bis, c'est dire le niveau ! En fait, si Costello ne faisait pas d'excellents albums depuis plus de 30 ans, on porterait facilement "Secret, Profane & Sugarcane" au pinacle, tant il s'agit d'une oeuvre magnifique et touchante, qui contient même, entre deux morceaux roboratifs et gaillards - de la country couillue comme on l'attend - des poussées de rage et d'émotion qui renvoient aux plus riches heures de la geste Costellienne. Comme les textes sont évidemment parfaits, et comme bon nombre de mélodies dénotent encore d'une sacrée inspiration - même si les beaux jours de la munificence pop ne reviendront certainement jamais -, on pardonnera une poignée de chansons qui sentent le remplissage, et on s'émerveillera une fois de plus de la vigueur et de l'enthousiasme d'un artiste qui refuse visiblement de se coucher, à l'heure où un vent de démission artistique souffle un peu partout.