Adieu au plus rock'n'roll des acteurs-réalisateurs, Dennis Hopper
Sale année 2010 qui nous enlève maintenant le plus rock'n'roll des acteurs (et réalisateurs), Dennis Hopper ! Je ne sais pas pourquoi j'écris ces lignes, c'est sûr que le net va être plein d'articles à sa mémoire, et que tout le monde s'ébaubira encore une fois sur "Easy Rider" (film mémorable qui brûle encore de 1000 feux alors que les rêves hippies ont été depuis longtemps balayés !), sur "Blue Velvet" (grand rôle de cramé qui marquera à jamais le cinéma, c'est vrai), ou sur "Apocalypse Now" (avoir été de cette grande aventure-là et avoir à peu près survécu est déjà un exploit en soit !). Si, je sais pourquoi j'écris ces lignes : parce que quand on fait une liste des 50 acteurs "essentiels", Dennis Hopper y figure forcément. Et parce qu'il me restera - à moi - deux souvenirs particulièrement forts de lui : d'abord son interprétation parfaite, à la fois effrayante et douloureuse, de Ripley dans "l'Ami Américain", le chef d'oeuvre de Wenders (oui, plus que "Paris Texas" ou "les Ailes du Désir"), qui efface tous ceux qui s'y sont frottés avant ou après lui (Delon, Malkovich, Damon, pas des manches pourtant). Et puis sa voix en narrateur halluciné sur "Fire Coming Out Of the Monkey's Head" de Gorillaz, qui lui permettait de démontrer son inépuisable capacité à générer de la fiction, du mystère, de la terreur même. Oui, Hopper, drogué magnifique, alcoolique superbe, obsédé sublime, "bigger than life", était bien plus qu'un simple acteur-réalisateur : il était un réservoir inépuisable à fiction, duquel les meilleurs ont tiré des histoires inoubliables, terribles... Non, nous ne l'oublierons pas !