"Impardonnables" de Philippe Djian : style superbe, construction effrontée, impact maximal...
Djian et la musique, encore : "chaque fois que j'écoutais Banshees Beat d'Animal Collective, je prenais conscience que l'homme n'est pas seulement destiné à répandre la souffrance et la laideur sur le monde".
Djian et le monde : "la chambre se trouvait équipée d'un téléviseur qui diffusait ce soir là des images de pays qu'il faudrait se résoudre à bombarder si nous voulions garantir notre sécurité. On nous montrait des cartes, les choses paraissaient simples".
Djian et la littérature : "Combien d'écrivains étaient retournés à leur roman plutôt que de se lancer à la poursuite de leur femme ? Les meilleurs, sans aucun doute. Les extralucides. Les grands maîtres."
Djian et nous, vous, moi : "J'accueillis le serment de ma fille, désormais, de ne plus m'adresser la parole, avec sérénité. Je savais que j'allais pas en mourir".
Djian, peut-être pas le meilleur écrivain que nous ayons en France (encore que... Qui d'autre ?), mais le plus élégant "styliste", ce qui n'est pas rien, et aussi le plus surprenant avec sa manière de plus en plus effrontée de construire des "fictions à trou"... Tout en promenant la lame de rasoir de sa douleur et de son épouvante de plus en plus près des veines de notre poignet.