(Séance - très tardive - de rattrapage) "Serbis" de Brillante Mendoza
Bien sûr, Brillante Mendoza se révèle avec "Serbis" comme un cinéaste extrêmement formaliste, et ce d'autant qu'il invente littéralement une nouvelle manière de faire du cinéma, ce qui n'arrive pas tous les jours : entre la saturation (pénible, avouons-le) de la bande son par les bruits de la rue, la caméra balladeuse qui déambule sans cesse, non sans moult saccades, aux trousses des personnages, et un scénario - très mince, certes - qui balance entre faux documentaire (manipulation que la création de ce microcosme fantasmatique qu'est ce cinéma "porno-familial" ?) et vraie sensualité (une vision à la fois terriblement sordide et pourtant belle du sexe), il y a dans "Serbis" de quoi révulser ou charmer tout le monde, selon les goûts et les convictions morales et esthétiques de chacun. Au final, j'aurais quand même aimé trouver dans "Serbis" un peu plus de substance et moins de provocation maligne (la fameuse scène du furoncle). A noter la dernière scène, magnifique d'inventivité, qui clot superbement le film.