Crystal Antlers au Moby Dick Club (Madrid) le jeudi 22 avril
Le
Moby Dick Club est bien rempli pour Crystal Antlers, ce qui fait quand même plaisir à voir
: au final, il y a vraiment un public rock à Madrid, même pour des artistes
aussi peu connus, malgré la petite taille de la ville (ce n'est quand même pas
Paris, ni Londres !). Mais ce qui me frappe d'abord lorsque les 5
musiciens de Crystal Antlers montent sur scène, c'est que Johnny Bell, le
bassiste chanteur (hurleur plutôt) - ayant revêtu un gilet de chantier sans
doute dérobé au cours de leur ballade dans Madrid, gilet qu'il jettera à la fin
du concert dans la foule - est un quasi sosie de... Jack Black ! A part cela,
il y a, comme chez Times New Viking, une jolie fille aux claviers, mais je ne
la verrai pas beaucoup d'où je suis placé, sur la droite, et, particularité
intéressante (cela fait un peu "raciste" de le signaler, mais ce
n'est pas si courant dans le rock indie...), il y a un percussionniste black -
d'ailleurs bien allumé - en face de moi. J'attendais deux claviers, mais le
sixième musicien de Crystal Antlers n'est pas là : pas grave, Cora Foxx
assurera très bien toute seule l'ambiance "Farfisa" qui caractérise
le groupe ! Deux évidences dès les premières mesures du concert : comme
sur l'album, "Tentacles", la musique de Crystal Antlers est en
permanence dans la zone rouge, celle de l'hystérie (même un peu désamorcée par
le fameux son "low-fi", comprenez en l'occurrence
"pourrave") : ensuite, par rapport à la froide impassibilité de Times
New Viking, on a maintenant droit à un groupe "déchaîné", qui
"vit" intensément sa musique. Et ça fait du bien ! Oui, les 50
minutes qui vont suivre vont être intenses, et finalement assez généreuses, même
s'il règne quand même dans cette musique un sentiment d'uniformité qui finit
par gêner un peu. On finit d'ailleurs par s'engourdir un peu sous cette lave brûlante
qui se déverse en continuité de la guitare d'Andrew King, juste en face de moi,
et il faut les quelques morceaux un peu plus singuliers de Crystal Antlers pour
nous secouer un peu : Andrew,
la meilleure "chanson" du dernier album, une chanson presque facile,
et surtout, le dévorant Tentacles,
brûlot grunge qui montre que Crystal Antlers pourrait être un groupe qui cogne
sans merci, s'il ne préférait pas les morceaux plus complexes. On termine en
effet par une longue plage à la fois hypnotique et brûlante, qui aurait sans
doute dû servir de rappel, sauf que la salle doit "fermer" pour se
transformer en night club et que Crystal Antlers, du fait du retard pris, a
accéléré un peu son set. Je discute un moment avec Andrew quand il vient me
serrer la main et que je le complimente pour l'intensité de leur set...
PS : Retrouvez l'intégralité de ce compte-rendu, et en particulier la première partie, avec Times New Viking, sur le blog des RnRMf***s !