"Alice au Pays des Merveilles" de Tim Burton : craintes et intérêt justifiés...
Pour quelqu'un comme moi, que "le Disney officiel" a définitivement écœuré du conte psychanalytique de Lewis Carroll, le fait qu'un original - même largement rentré dans le rang depuis sa reconnaissance internationale massive - comme Tim Burton soit convié par les mêmes studios à un remake en 3D a généré autant d'intérêt que de craintes. Et "Alice au Pays des Merveilles" justifie les 2 : les craintes, d'abord, parce que la machine écrasante des effets spéciaux ("Oh ! Ah !", s'exclame le spectateur qui en prend plein les mirettes tout au long du film…) ne laisse pas grand place pour que quelque chose du cinéma (le vrai) puisse subsister, sans même parler de poésie (laminée, la poésie espérée !). Mais l'intérêt - indéniable - vient de l'habituelle mélancolie morbide burtonienne, qui ronge sournoisement le scénario - tout ici est un remake fatigué d'une première aventure qu'on est sensés connaître - comme les personnages, subtilement à côté de leurs modèles. C'est peu, mais c'est quand même très fort.