(Séance de rattrapage)"Rapt" de Lucas Belvaux : trop de froideur et de maladresse ?
Après s'être penché avec empathie sur le sort de ceux qui triment au bas de l'échelle, Belvaux nous surprend en s'attachant au processus de déshumanisation d'un puissant (l'histoire est celle du Baron Empain, dont l'enlèvement terrible avait marqué les esprits á la fin des années 70), à la fois coupable et victime d'un engrenage cruel qui lui enlèvera tout. "Rapt" est un film-programme parfaitement exécuté, avec une intelligence précise qui lui permet de toucher juste dans une multitude registres (les mensonges au sein du couple, la barbarie du grand banditisme, l'insolence des institutions politiques, la brutalité des luttes de pouvoir dans le monde du grand patronat français), mais qui, au final, ne se départit jamais d'une froideur excessive qui limite l'impact du jeu physique et intérieur de Attal, excellent. Comme de plus, les seconds rôles sont globalement mal dirigés et que certains dialogues mal construits frôlent le ridicule à force d'artificialité, il est difficile d'adhérer complètement à "Rapt".