(Séance de rattrapage) "Esther" de Jaume Collet-Serra : un bon moment d'inconfort et de stress...
Ce qu'on aime chez les jeunes cinéastes espagnols dévoués au renouveau du fantastique, c'est leur manière louable de prendre le genre au sérieux, loin du second degré ricanant ou du gore décérébré de leurs collègues anglo-saxons. Il est vrai que le scénario de "Esther" n'est pas d'une originalité folle, même s'il contient une "révélation" finale assez bien vue, mais l'application de Collet-Serra à en tirer le maximum de tension et d'angoisse grâce à une mise en scène classique, voire même parfois intelligente, ne peut que séduire. Si l'on ajoute la fascination indéniable qu'on ressent envers la petite Isabelle Fuhrman, on ne peut nier que "Esther" nous ait fait passer un bon moment d'inconfort et de stress. On sera néanmoins plus réservé sur les deux autres acteurs principaux, jamais vraiment adéquats alors que le sujet requiert une vraie finesse, et sur l'échec patent lorsqu'il s'agit de transgresser, même un peu, la morale hollywoodienne en amenant le film sur le terrain ô combien plus passionnant du désir sexuel. Dommage…