"Rose City", la dernière merveille de Viva Voce, un groupe injustement ignoré
Combien de groupes ont-ils cherché, depuis que le 3ème album du Velvet Underground a changé leur vie, ou au moins leur vision de ce que la musique PEUT dire et faire, cet équilibre hautement instable entre intimisme brisé, fierté joyeuse et désespoir indicible ? Jusqu'à ce "Rose City", notre préférence allait aux mélopées timides de Galaxy 500, mais il faut bien avouer que Viva Voce viennent de placer avec ce nouvel album rien moins qu'envoûtant la barre très, très haut : car voici 40 minutes de chansons sublimes, à la fois froissées et fracassées, et pourtant immédiatement mémorisables, qui parcourent le spectre entier des sentiments humains sans sortir jamais d'un chaud cocon brumeux. Oui, on rit et on chante au début, et on pleure amèrement à la fin : bref on VIT ce disque exceptionnel de bout en bout, un disque qui aurait même pu devenir un chef d'oeuvre si la belle Anita Robinson avait un peu plus lâché la bride de sa folle guitare.