"L'Âme du Mal" de Maxime Chattam : la grenouille et le boeuf
On a parlé de "best sellers" à propos des livres de Maxime Chattam, soit disant successeur d'un Grangé perdu dans ses épopées de plus en plus lourdingues. J'ai lu "l'âme du mal"... avec beaucoup de difficultés, tant j'ai trouvé un livre laborieux, accumulant les pires stéréotypes du roman et du film US "de serial killer", sans y apporter une seule idée nouvelle. Un livre écrit "avec les pieds" (on pense par moments à une mauvaise traduction, mais non, le livre a été écrit en français !), dans un style scolaire, ressassant lourdement ses pauvres obsessions à coup de mots maladroits et parfois prétentieux, perdu entre citations pseudo-documentées (copiées-collées d'internet ?), dialogues improbables qui nous arrachent des éclats de rire douloureux, et tendance ridicule à bien surligner la moindre idée pour s'assurer que le lecteur a bien compris ! Le pire étant atteint lorsque Chattam a recours à l'explication la plus puérile qui soit pour rationaliser son intrigue qu'il avait tant bien que mal poussée vers le fantastique (je ne révèlerai pas le twist, même si je ne vous encourage certainement pas à perdre votre temps à lire ce... "machin"). Ce n'est pas parce que Chattam nous fait le coup - sympathique - de refuser le happy end habituel au genre qu'il n'est pas, au final, complètement ridicule. Ce livre, le pire que j'ai lu depuis belle lurette, illustre à mes yeux la fable de la grenouille française qui voudrait se faire aussi grosse qu'un boeuf américain.