"Panique au Village" de Vincent Patar et Stéphane Aubier
Il y a à l'origine du concept ébouriffant de "Panique au Village" une idée superbe : ni plus ni moins que le pari de retrouver le plaisir enfantin de créer des histoires impossibles - d'aventures, d'amour, de suspense - avec ces figurines en plastique peint qui étaient les seuls jouets ou presque des garçons dans les années 60 (je vous parle d'un temps où 99% de ce qui amuse les enfants d'aujourd'hui n'existait pas !). Le film est donc logiquement un feu d'artifice d'idées idiotes mais indéniablement poétiques, de par l'énergie désordonnée qui s'en dégage, comme dans le refus de toute limite rationnelle ou même formelle : le seul problème est que, fatalement, on n'est ici que spectateur du délire d'autres "enfants", dont on perçoit les voix lointaines et surexcitées qui se racontent ces histoires délirantes (plus qu'ils ne nous les racontent, en fait). Dans cette position inconfortable de voyeur devant un délire absurdement intime - ni drôle, ni intéressant - qui ne nous concerne pas, on finit forcément par s'ennuyer à mourir. "Panique au Village" est au final l'une de ces expériences extrêmes et magnifiques dont l'échec est inéluctable.