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Le journal d'un excessif
27 octobre 2009

"Cosmopolis" de Don De Lillo : entre Ballard et Brett Easton Ellis

CosmopolisDe Lillo est un génie, tout le monde le dit, alors ça doit être vrai. Je n'ai pas réussi à lire plus de 10 pages du premier livre de De Lillo qu'on m'a offert, ce qui ne m'arrive jamais. J'ai acheté "Cosmopolis" parce qu'il était court, et je l'ai reposé après 10 pages, incapable d'entrer dans le livre, du fait du style de l'auteur, poétique certes, abstrait aussi, mais qui ne me parlait pas outre mesure. Et puis j'ai appris que Cronenberg, oui, Cronenberg allait adapter le livre, alors je me suis dit que... Il devait y avoir quelque chose pour moi dans ces 190 pages. Et de fait, j'ai fini par rencontrer un sujet, une forme et, peut-être, un auteur. "Cosmopolis" fascine donc - pour peu qu'on franchisse la barrière des premières pages - par sa profondeur symbolique et sa force visionnaire (je pense aux scènes formidablement visuelles - qui appellent l'adaptation cinématographique - des émeutes de "rats" ou de l'enterrement d'une star de rap), autant que pour l'aspect "livre-cerveau" (le monde perçu seulement à travers les perceptions pour le moins fluctuantes du personnage principal), fondamentalement Cronenbergien, en effet. Au delà du talent fou dans la construction convergente du récit - la conclusion en est rapidement dévoilée - et de la beauté de certaines phrases, conjuguant trouvailles "sémantiques" et inspiration poétique indéniable, il reste au fond de moi une gêne, légère, mais indiscutable : le thème de "Cosmopolis" reprend assez littéralement les obsessions d'un J.G Ballard (la connexion Cronenberg, encore) sur le délitement de sociétés déshumanisées, en les confrontant avec l'hébétude caractéristique des premiers Brett Easton Ellis... Deux de mes auteurs préférés de tous les temps, mais dont je ne suis pas sûr qu'ils auraient fait un meilleur livre sur ce thème !

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Commentaires
B
Comme vous parlez de mon auteur préféré et que je connais assez bien son oeuvre l'ayant lu plusieurs fois (et étant accessoirement aussi fan de Ballard, même s'il est moins doué stylistiquement ainsi qu'au niveau de la puissance de sa vision), il ne faut surtout pas lire "Cosmopolis" qui n'est pas très bon. En revanche, "Bruit de fond" ou "Libra" sont des livres ultimes et précieux sur lesquels on peut passer une vie entière et qui vous feront trouver bien pâle notre Bret ... <br /> Amicalement,<br /> Baron rouge
Le journal d'un excessif
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