Séance de rattrapage : "Une famille Brésilienne" de Walter Salles et Daniela Thomas
On sait que collaborer avec Daniela Thomas permet à Walter Salles, depuis le début de sa carrière, d'injecter plus de réalisme dans son cinéma qui a une tendance certaine au mélo et au formalisme un peu grandiloquent. "Une Famille Brésilienne" se tient ainsi, en équilibre précaire entre un regard quasi-documentaire sur la dure vie des Paulistas de la classe "moyenne" (pas les pauvres des favelas, plus photogéniques en général…!), et une tendance à fictionner au-delà du raisonnable : la dernière partie du film laisse ainsi craindre le pire, entre récit choral bien bouclé à l'américaine et leçon de spiritualisme… et puis, non, Salles réussit à suspendre son film de belle manière, et à nous surprendre. Le meilleur de "Une Famille Brésilienne" réside quand même dans l'intelligence avec laquelle sont capturés les mouvements de la vie : trajectoire des motos dans la circulation de la capitale, dribbles des footballeurs, progression des autobus sur les voies rapides… le film touche alors juste.