"Mary et Max", un film d'animation noire d'Adam Elliott
Les critiques qui s'émerveillent - avec un peu de condescendance - devant la profondeur, le sérieux et l'intelligence de "Mary et Max" n'ont très certainement jamais lu de BD autre que "Titeuf" ou "Largo Winch", et ont sans doute découvert l'anime "adulte" avec "Persépolis". Mais ne faisons pas la fine bouche : il y a en effet dans le travail d'Adam Elliot une radicalité thématique (l'horreur absolue de la vie) et esthétique (noir, c'est noir) forcément bien venue, et... honorable. On s'émerveillera devant le recul bienvenu que permet l'animation face à des situations qui seraient à proprement parler "trop" dans un film "normal", et devant la justesse d'un humour (disons "juif new yorkais", en moins fort quand même) bien dosé qui aère le récit. Reste qu'une certaine monotonie alourdit le film, la faute à une absence totale de poésie, voire même de "transcendance" par rapport à un sujet très lourd. L'envol émotionnel final est certes libérateur, mais on sort de là avec le sentiment d'un film inutilement pesant et monocorde.