"Jusqu'en Enfer" de Sam Raimi
S'il y a un intérêt dans "Jusqu'en Enfer", pochade enthousiaste de Raimi qui rappelle ses premiers films par son entier dévouement aux règles du genre (ici l'horreur), c'est l'obsession manifeste de ce dernier pour la pénétration - et la contamination - orale : ce pervers de Raimi n'a de cesse de faire entrer dans le corps vaguement porcin d'Alison Lohman tout ce qu'il peut imaginer de plus répugnant, fluides corporels divers (en particulier de cadavres en décomposition, hi hi), animaux et insectes, et bien sûr substituts phalliques. De même, en écho à cet assaut répété contre l'intégrité physique d'une jeune américaine du terroir, dans un monde envahi par l'altérité (sud-américains, asiatiques, indiens, roumains, voilà la menace ?), de la bouche de ses adversaires infernaux peut toujours sortir le pire ! Cette lecture amusante nous distraira au long d'un film assez lourdingue, peu effrayant parce qu'ayant recours à des effets faciles. La jolie fin rachète un peu Raimi, qu'on pardonnera donc volontiers.