Maxïmo Park au Trabendo le mardi 2 juin
Avec Maxïmo Park, on est en terrain connu, je dirais même sans risques : Paul Smith est un frontman exceptionnel, et le troisième album, "Quicken The Heart", s'il ne contient pas vraiment de hits (j'aime quand même beaucoup Wraithlike, qui sera joué en seconde position ce soir...), est uniformément rempli de chansons excellentes, dans l'habituel registre chaud et émotionnel qui est le propre du groupe. Et de fait, ce concert va être sans défauts : un son énorme, d'un niveau particulièrement élevé (mais supportable) et toujours clair, avec voix et instruments bien équilibrés, des éclairages généreux, et un groupe donnant son maximum, au taquet dans cette salle minuscule - comme s'il jouait dans un hall gigantesque à Newcastle. Bien sûr, Paul Smith fait le show, infatigable, chantant toujours parfaitement malgré sa gymnastique incessante, mais le reste de Maxïmo Park n'est pas en reste. Comme toujours, Lukas, derrière ses claviers, est déchaîné, et on verra même cette fois le flegmatique Archis avec sa basse quitter sa réserve (dans tous les sens du terme, hi hi) pour venir s'exciter avec ses camarades devant. La set list de ce soir est passionnante et assez originale : de larges extraits du dernier album - on notera en particulier une belle version, très intense et émouvante, de Questing, Not Coasting en rappel, et aussi de The Kids are Sick Again -, des titres inhabituels tirés de "A Certain Trigger" - comme un réjouissant Kiss You Better en ouverture de rappel (et pas de Limassol ou de Coast Is Always Changing, pour changer cette fois...), et surtout les bombes du second qlbum, quasiment toutes imparables : Parisian Skies extatique (rajouté à la set list au dernier moment, du fait de... Paris, pas répété semble-t-il mais imparable) ; Our Velocity qui a déchaîné le Trabendo, musiciens et spectateurs ensemble (pour moi, le plus beau titre de la soirée...) ; Girls Who Play Guitars, qui prend de plus en plus une allure d'hymne pour Maxïmo Park. A la fin, au bout de 1 h 15, ils nous ont dit "à l'année prochaine" (façon de parler, bien entendu) avec le pur plaisir de Apply Some Pressure, titre-sparadrap dont on ne se débarrassera pas ensuite, tout au long du reste de la soirée.
Si je devais faire un bilan objectif, ce qui est difficile après ce genre de très bon set, j'avouerai que Maxïmo Park pèche quand même par une tendance à l'uniformité, tant au niveau des chansons, toutes un peu similaires, que du registre émotionnel (l'aiguille du cœur est toujours dans le rouge...), mais qu'il rattrape largement cette tare par une générosité et une intensité qui n'ont finalement pas grand chose de commun avec ce que les groupes anglais offrent en général. De toute manière, on leur sera fidèle, c'est certain, tant qu'ils nous manifesteront leur amour avec autant de sincérité et d'enthousiasme !
Ah,
j'oubliais le plus important (... non, je plaisante !) : Paul Smith a changé de
style de chapeau, adieu au melon, bonjour au feutre, qui lui va très bien aussi
: d'ailleurs l'air amoureux de nombres de jeunes fans au premier rang confirmait
la sûreté de son goût en matière de couvre-chefs !"
Retrouvez l'intégrale de ce compte rendu sur le blog des Rock'n'Roll Motherf***s !... Cela vous permettra en outre de découvrir un superbe jeune groupe australien : I Heart Hroshima !