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Le journal d'un excessif
14 mai 2009

The Rakes à l'Elysée Montmarte le mercredi 13 mai

2009_05_The_Rakes_070The Rakes, moi, je suis à deux doigts de décrocher, malgré mon affection pour leurs 2 premiers albums : trop de groupes ou d'artistes à suivre en ce moment, qui sont plus surprenants, plus charismatiques que les Rakes ! Un groupe honorable, dont je n'attends plus grand'chose, mais dont je rêve secrètement qu'il m'étonne ce soir, à l'Elysée Montmartre... Et ça ne va pas manquer, The Rakes vont m'étonner, ce soir : le groupe qui déboule sur scène à 21 h 30 me semble n'avoir plus grand chose à voir avec le groupe after-punk froid, dur et austère qui arpentait la même scène la dernière fois. Dès le premier morceau, on est dans un rock exalté, avec un chanteur qui minaude et croone comme un Neil Hannon sous amphétamines ou un Bowie qui aurait oublié d'être control-freak : avec ses mitaines de laine rouge, ses yodeloo-oo qui m'évoquent aussi cette grande folle de Morrissey, on est ce soir au cœur d'un rock ultra-anglais, maniéré, décadent, pince-sans-rire, et pour tout dire, absolument irrésistible. Le paradoxe, et le grand plaisir aussi, c'est qu'à la différence de tous les artistes anglais sus-nommés, le chant de Alan Donohoe s'appuie sur un déluge de guitares speedées et sur-saturées, comme aux meilleurs moments de l'explosion punk : "... de la musique de garçons", me confiera Cécile, admirative, à la fin ! Bref, The Rakes déménagent toujours, et 2009_05_The_Rakes_076même plus encore, mais ils ont troqué le format pop glacé et brillant de leur second album (dont ils ne joueront que deux morceaux, We Danced TogetherThe World Was A mess, dans une version qui m'aura paru racourcie, sans la splendeur de l'original) pour une nouvelle sorte d'hystérie, qui porte rapidement leurs morceaux - et le public, surexcité de l'Elysée Montmartre - à l'incandescence. Et les larges extraits du dernier album, sur lequel j'avais donc fait l'impasse, me paraissent tous excellents, facilement mémorisables et... intenses ! Ma préférence ira, pour cette première écoute, à un titre nommé You're In It, particulièrement spectaculaire et efficace.

Sur scène, Donohoe est donc très spectaculaire, avec son grand corps en permanent déséquilibre, ses mimiques tordues et désarticulées, et ses paroles provocatrices, mais le reste du groupe n'est pas en reste, tout le monde - sauf 2009_05_The_Rakes_084le bassiste, traditionnellement imperturbable - faisant le spectacle tout en bastonnant sévère (ai-je dit que le son était remarquable, très fort et clair...? Voilà, c'est fait...). Dans la salle, c'est l'émeute permanente, depuis l'enchaînement abrasif de 22 Grand Job et du Poinçonneur des Lilas, et ça slamme et ça pogote brutal un peu partout. Donohoe paraît tout-à-fait ravi de ce foutoir que sa musique provoque, je sens quant à moi l'énergie et l'excitation monter, je suis près pour LE concert mémorable, exceptionnel, les sensations fortes, et tout et tout, quand... c'est fini ! 50 minutes, The Rakes quittent la scène, et nous nous entre-regardons tous, interloqués : coïtus interruptus ! Bon, je me dis qu'on va avoir un bon rappel d'une quinzaine de minutes, mais The Rakes reviennent pour une version traditionnellement hardcore de Strasbourg, renversent leur matériel, la batterie et tout, et quittent définitivement la salle : No Fun ! Là, on sent le public furieux d'avoir été ainsi trahi, à l'orée de ce qui aurait pu, aurait dû être un GRAND concert. Et oui, moins de 55 minutes quand on a trois albums à jouer, c'est vraiment se foutre de la gueule du monde. Livie râle comme une furieuse, et elle a bien raison.

Retrouvez l'intégralité de ce compte-rendu sur le blog des Rock'n"Roll motherf***s !

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Commentaires
K
Je les ai vus il y a 2 semaines au Polsslag et me suis fait la même impression que vous. Le coté linéaire de leurs disques ne transparait pas sur scène ou le set est toujours tendu du début à la fin et le coté constamment dans le 2ème degré du chanteur mets tout le monde de bonne humeur.
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