Retour de flamme : revoir "Cars" de John Lasseter
Revoir "Cars" permet de prendre du recul par rapport à notre - relative - déception lors de sa découverte il y a 3 ans (déjà !). Si l'on avait été alors surpris par le simplisme d'un scénario pourtant personnel et cher à Lasseter - qui avait pour l'occasion repris son costume de réalisateur -, on comprend mieux, à froid, ce qui sous-tend ce poème nostalgique et parfois même inspiré à une Amérique désormais disparue (malgré le happy end, dont on sent bien combien il est fragile, et tient plus du vœux pieux que du souci hollywoodien de réconcilier in fine l'irréconciliable…) : un amour absolu pour l'essence de la nation américaine, cette combinaison des grands espaces (paysages splendidement réinventés par la 3-D) et du sens de la communauté, nécessaire à la survie face à l'hostilité du monde, une alchimie désormais mise à mal, sinon défaite par le capitalisme et son individualisme forcené. Film 100% américain, sorte de post-western, qui n'est pas fait pour nous, "Cars" est profondément émouvant.