Séance de rattrapage : "Be Happy" de Mike Leigh
Mais que veut donc nous dire, ou plutôt nous montrer Mike Leigh, cinéaste talentueux mais très irrégulier, dans ce "Be Happy" qui devient rapidement irritant à force d'accumuler les épisodes les plus divers (farfelus, anodins, déprimants, émouvants, il y a de tout…) ? Qu'il suffit d'y croire, de rire face à l'adversité, pour qu'un jour, l'harmonie advienne quand même au sein de ce monde furieux ? Ou qu'au contraire, les façades les plus gaies et colorées cachent elles aussi un mal-être aigu ? Dans les deux cas, ça ne fait pas forcément un film, malgré l'abattage et le charme indéniable de Sally Hawkins : la confusion maladroite du propos - assez typique de Leigh, cette confusion (qu'il faudrait être très généreux pour la qualifier d'ambigüité !) - finit donc par plomber la gaîté initiale du spectateur, vite réduit à tirer son (petit) plaisir des minuscules idiosyncrasies des personnages, donc de rire d'eux, et non pas avec eux. Cela s'appelle un film raté.