La troisième saison de "Sur Ecoute", la plus radicale ?
La troisième saison de "Sur Ecoute", sans doute moins littéralement "emballante" que les deux premières, est sans doute pourtant celle qui radicalise le plus magnifiquement les principes même de cette série pas comme les autres : ultra réalisme de la description de la vie quotidienne des dealers blacks comme des flics, eux aussi blacks (on est à Baltimore, et les blancs n'occupent plus que les strapontins...), refus serein de porter le moindre jugement moral sur le comportement des personnages, choix de la légèreté dans le filmage comme dans la narration, en sacrifiant les trucs scénaristiques et les tics habituels de la série TV (suspense, cliff hanggers, etc.). Comme, en outre, le sujet de cette saison est l'ultra-politisation du conflit, entre forces de police coincées par les statistiques, et dealers choisissant un avenir de business men reconnus mais confrontés à un autre type de violence que le leur, "Sur Ecoute" choisit de nous impressionner par son intelligence plutôt que nous séduire. C'est sa force.