I'm From Barcelona au Bataclan le 31 Octobre
21 h 05, I'm From Barcelona entrent sur scène, la salle est bien pleine, hormis le balcon, fermé au public. Tout de suite, on se rend compte qu'ils sont moins nombreux que la dernière fois, lors de leur magnifique set au Zénith, avant Bloc Party : seulement (!) seize musiciens ce soir... Et le concert démarre avec un enchaînement de titres moyens de leur second album, moyen aussi. Pas idéal pour mettre l'ambiance, même si les choristes se démènent comme d'habitude pour exciter le public. C'est que, indiscutablement, Emanuel confirme qu'il n'est pas vraiment un joyeux drille, plutôt un gars bien torturé qui a recruté tous ses copains pour faire diversion en jouant aux fous pendant que lui fait passer ses chansons dépressives, voire sinistres. On sent nettement que la ferveur du public retombe doucement. Alors, Emanuel, pas dupe, nous promet que la fête va commencer bientôt, et s'excuse d'avoir encore un morceau lugubre à nous jouer d'abord : ce sera d'ailleurs le meilleur dans le registre, "Music Killed Me", qui montre un I'm Barcelona électrique et louchant vers les atmosphères gothiques du dernier Arcade Fire. Après ça, comme promis, place aux festivités, place au délire : les canons à confettis vomissent un torrent de papier (rouge) sur les premiers rangs, les ballons (tous rouges cette fois) déferlent du balcon et des coulisses, on retrouve le I'm From Barcelona que l'on aime. A côté de moi, Gilles B est déchaîné : il agite les bras dans tous les sens, me jette des confettis sur la tête, fait "ouh ouh ouh", saute comme un kangourou qui vient de croquer un piment (rouge). Je me prends un gros ballon (rouge aussi) en pleine tronche, suite à un shoot malencontreux de l'un des choristes en face de moi : comme j'avais gardé mes lunettes, ça fait un peu bobo ! (Dix minutes plus tard, le dit choriste m'apportera une bière pour se faire pardonner, et l'un des guitaristes viendra même me la décapsuler... sympa, les mecs !). Dans le Bataclan, la mêlée générale a commencé et ne va plus s'arrêter, mais la bataille rangée de ballons (rouges, encore) a avant tout lieu dans la bonne humeur, et on ne repérera aucun incident, aucun geste malheureux... le bon esprit règne. Pour "Houdini", Emanuel fait monter sur scène deux spectatrices déguisées en magicien(ne)s, puis il fait l'un de ses fameux sauts dans la foule, la scène est envahie de ballons (rouges, toujours), ça bouge de partout, on parcourt rapidement les titres phares du premier album que tout le monde chante en choeur, et puis... c'est fini ! 45 minutes chrono, les musiciens sortent de scène : un peu court tout de même !
Heureusement, le rappel sera conséquent, une bonne demi-heure en tout, avec en introduction, "Treehouse" que tout le monde attendait, et en conclusion une version étirée de l'excellent "Rufus". C'est fini, et ce n'est pas vraiment fini non plus : une partie des musiciens est descendue au milieu de la salle, et nous interprète une version non amplifiée de "Ophelia" - tout cela évoque quand même pas mal Arcade Fire, le génie en moins ! A priori, le concert se terminera même dans la rue devant le Bataclan, d'après Christophe, mais nous, nous serons toujours à l'intérieur à ce moment-là, à échanger nos impressions : pour moi, un concert bien inférieur à la délirante explosion du Zénith l'année dernière, mais, quand même, un beau, un très beau moment de plaisir musical que nous a offert ce groupe différent, et fondamentalement généreux.
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