"Vicky Cristina Barcelona", le dernier Woody Allen...
Si l'on attend une rencontre chaude entre les deux "bombes" du cinéma actuel, la Johansson et la Cruz, on est forcément un peu déçus à la vision de "Vicky Cristina Barcelona" : c'est que notre Woody, plus décontracté que jamais depuis qu'il joue au touriste en Europe, se prend plutôt ici pour Eric Rohmer, et nous propose un joli "conte moral" (ou une "comédie et proverbes" ?), tout en légèreté grave. Un récit qui file, retournant les situations convenues de la comédie sentimentale et évitant tous les poncifs, y compris ceux du cinéma d'auteur ; une mise en scène de plus en plus discrète, tout simplement au service de la lisibilité du récit, sans en souligner les affects, ni jamais faire aucun drame de ce qui se joue devant nos yeux (et qui, chez un autre, pourrait être littéralement terrible : des vies qui se défont, une jeunesse condamnée à l'ennui, des couples qui ne pourront jamais s'aimer...) ; et si Woody, derrière ce genre de films complètement trompeurs, était en train de toucher à l'épure ?