Séance de rattrapage : "Je suis une Légende" de Francis Lawrence
D'abord, comment ne pas rager une fois de plus devant le contre-sens absolu de cette nouvelle adaptation du très beau roman de Richard Matheson, "Je suis une Légende", qui retourne sa vision pessimiste de la nécessité de l'évolution darwininenne en un énième chant du sacrifice individuel envers Dieu et l'Amérique (l'humanité, mais pour Hollywood, c'est pareil que l'Amérique...) !? Cette conclusion puante et navrante, venant faire suite à une dernière demi heure de film massacrée par la laideur des effets spéciaux digitaux, qui ridiculisent les "monstres" en les transformant en cibles de jeu vidéo, gâche largement le plaisir certain qu'on a pu prendre dans la contemplation d'un Manhattan abandonné aux animaux et à la végétation, ainsi que dans le rythme tranquille de la première partie, qui dégageait une poésie triste inhabituelle.