"L'Empreinte de l'Ange" de Safi Nebbou : dommage, mille fois dommage !
Le meilleur de "l'Empreinte de l'Ange", c'est son héritage hitchcockien, magnifiquement assumé dans une poignée de scènes très réussies, et en premier lieu celle du ballet, qui renvoie évidemment le spectateur au suspense symphonique de "l'Homme qui en Savait Trop" : dans ces moments-là, Safi Nebbou fait vraiment acte de mise en scène, et emporte le morceau. Malheureusement, même s'il y a une vraie habileté dans le film à éviter les poncifs du mélodrame familial - sur un sujet aussi case-gueule, ce n'était pas facile - et d'aller plutôt se frotter au poids de la symbolique et de l'indicible, au final Nebbou manque soit de courage, soit de talent - ou peut-être des deux - et laisse tomber son film avant d'arriver à sa conclusion, qui aurait sans doute mérité un traitement "à l'américaine", voire de "film de genre", plutôt que cette suspension, qui se veut élégante mais qui n'est qu'indécision. Dommage, mille fois dommage !