The Last Shadow Puppets à l'Olympia le mardi 26 août
Un bon point d'entrée pour Turner et Kane,
la présence d'un orchestre "classique" d'une grosse dizaine de musiciens sur
scène, derrière le groupe lui-même, d'ailleurs à moitié déguisé en costards (et
même cravates pour certains). On n'est pas là a priori pour écouter du rock...
encore que...! Le set commence avec des morceaux de l'album - médiocre, à mon
humble avis - des Last Shadow Puppets, très honorablement servis, avec une
profondeur et un punch qui manquent aux versions studios. On voit tout de suite
qu'Alex Turner fonctionne sur un mode complètement de celui qu'il a adopté avec
Arctic Monkeys : détendu, souriant, visiblement heureux de partager la
responsabilité de tout ce cirque avec son meilleur pote, Miles Kane (par
ailleurs, rappelons-le pour les novices et les étourdis, chanteur de The
Rascals, un groupe qui sonne beaucoup comme The Coral...). Et ça change pas mal
de choses. D'autant que, au milieu des morceaux sages de l'album, commencent à
débouler des météorites impressionnantes : Kane prend la direction des choses,
sa guitare se met à littéralement enchanter le concert : on pense évidemment
beaucoup à The Coral avec ces fragments de cavalcades psychédéliques, et c'est
très bien comme ça !
Surprise, voici Alison Mosshart (par ailleurs
chanteuse de The Kills, rapelons-le pour les étourdis et les novices) qui vient
pousser la chansonnette, sur un joli "Paris Summer" : voix impeccable, toujours
aussi mignonne, que du bonheur ! Et puis il se passe quelque chose : Kane nous
bombarde avec un autre OVNI et on se dit qu'on pourrait bien assister à la
naissance d'un vrai BON groupe. Ça s'appelle Cyst, a priori, et c'est très
impressionnant, ma foi ! La fin du set sera plus banale, et un ennui poli
retombe sur le public, qui me semble applaudir et hurler en pilotage automatique
(C'est quand même Alex Turner sur scène, la première star de l'âge de
l'Internet, rapelons-le pour les novices et les étourdis...). Mais Turner et
Kane paraissent tous deux vraiment ravis, bras dessus bras dessous, et on a
envie de partager leur enthousiasme juvénile. Pour finir, un beau rappel, avec
une version surprenante de l'un de mes morceaux favoris du Bowie pré-"Space
Oddity", "In the Heat of the Morning", que je dois être à peu près le seul dans
la salle à connaitre : d'ailleurs, oui, je suis le seul à chanter les paroles à
tue-tête (enfin, pas si fort que ça, vu comme je chante faux !). Une dernière
chanson brutale et tendue de Miles Kane ("In My Room"), et c'est fini, après une
très courte heure.
Morale : un concert moyen, mais avec quelques très
hauts pics de qualité, à mon humble avis dûs surtout au grand talent de Kane,
qu'il va falloir suivre dans le futur, en particulier avec ses Rascals. En tout
cas, à partir du moment où une bonne partie des chansons vraiment réussies
jouées par un groupe ne figurent pas sur son album, on doit reconnaître que l'on
a affaire à quelque chose de beaucoup plus intéressant et singulier que ce à
quoi nous nous attendions. Une preuve de plus qu'il faut garder les oreilles et
l'esprit bien ouverts, et oublier ses préjugés !
Retrouvez l'intégrale de ce compte-rendu sur le blog des Rock'n'Roll Motherf***s, comme d'habitude ! ET, je ne le mentionne pas assez souvent, en plus de ces pauvres photos d'amateur, régalez-vous en regardant les beaux clichés de notre ami Robert Gil sur son site très professionnel, www.photosconcerts.com.