Séance de rattrapage - La Légende de Zu (de Tsui Hark)
Puisque les critiques nous répètent à l'envi que Tsui Hark est un génie, on retourne se confronter régulièrement à sa production aussi pléthorique que multiforme. Et on en revient toujours aussi perplexe. Furieusement expérimental mais toujours aussi informe, pour ne pas dire crétin, "Legend of Zu" propose une relecture des mythes de l'insupportable "Zu", en forme de délire numérique incessant qui ne peut que plonger le pauvre spectateur égaré dans l'hébétude, voire un profond sommeil : puisqu'il n'y a ici aucun scénario compréhensible, mais non plus - et c'est bien plus grave - aucune consistance, ni dans les personnages ni dans un quelconque sous-texte symbolique, on ne peut que se perdre - parfois avec plaisir, la plupart du temps avec consternation - dans ces images d'une beauté tellement artificielle qu'elle en devient complètement anecdotique. Au mieux, on regardera, accablés, cette "Légende de Zu" comme un exercice de style suicidaire (jusqu'au peut-on aller dans la déréalisation sans couper tous les liens avec l'affect et l'intelligence ?), et au pire comme le travail d'une incroyable stupidité d'un cinéaste profondément "malade".