"Doggy Bag Saison 3" - malaise de la troisième saison
A sa "3ème saison" de Doggy Bag, Djian navigue désormais sur des eaux bien balisées au cours des 2 premières saisons, et la première "série TV écrite" (à moins qu'il ne s'agisse plus prosaïquement du scénario d'une future série TV "française à l'américaine"...), n'échappe pas aux travers habituel des saisons 3 : entre poursuite routinière des différentes intrigues construites jusque là et tentatives un peu rocambolesques d'additioner de nouveaux fils au récit - trop vite avortées (voir ha ha les mystérieux voisins aux pratiques déviantes), "Doggy Bag" ne gagne pas en épaisseur et échoue donc dans son ambition avouée d'être le "Six Feet Under" du roman français. La grande faiblesse du livre se révèle d'ailleurs à la longue le "point aveugle" du récit que constitue Edith, qui en est le centre de gravité, mais n'a ni épaisseur ni mystère, au point d'apparaître comme un McGuffin maldroit. Sa grande force réside toujours dans le parti-pris provocateur de Djian de laisser hors champs les scènes de violence et de sexe, alors qu'il a mis toute son habileté à faire monter la mayonnaise pour en arriver à ces scènes. Particulièrement pervers ? Oui, mais assez classe quand même... Et puis, comme dans toute série TV qui se respecte, rien de mieux qu'une bonne chute, un bon cliffhanger ! La saison 3 se termine ainsi sur cette phrase brillante : "le ciel était d'un bleu serein, mais, en rentrant, elles le trouvèrent pendu." Tout Djian !