"Hallam Foe" de David MacKenzie
Etrange objet que ce "My Name is Hallam Foe", qui nous ballade entre obsessions hitchcockiennes (voyeurisme, travestissement et refoulement,... jusqu'au thème central de "Vertigo", la réapparition d'entre les morts et le sosie que l'on modèle à l'image de la défunte pour pouvoir l'aimer) et réalisme britannique (Jamie Bell dans le rôle principal n'a rien d'innocent, tant "Billy Elliott" semble trimballer avec lui son destin passé de future étoile !). Il faut certes pas mal de bonne volonté de la part du spectateur pour adhérer à cette histoire trop complexe, traversée d'invraisemblances flagrantes, qui troque régulièrement son poids symbolique en échange d'une réjouissante trivialité : et si ce qu'il y avait de mieux dans "My Name is Hallam Foe" (sans parler de la merveilleuse BO, qui explore le meilleur du rock écossais, de Franz Ferdinand à Sons & Daughters, en passant par Orange Juice), c'était cette sexualité un peu crasse, mais finalement excitante qui se dégage du film ? La scène la plus mémorable - la meilleure sans doute - est d'ailleurs celle où les deux amoureux se défient en se confiant l'un à l'autre les noms qu'ils donnent à leurs organes sexuels...