"Le Cimetière des Autobus" : Spleen de l'adolescence
Lou approche de l'adolescence, et le monde devient gris, gris, et les pastels enchanteurs de Julien Neel se teintent de violets et de marrons, et le monde enchanté de l'enfance a été remplacé par une amas de carcasses qui rouillent sous la pluie : l'amour ne semble jamais pouvoir advenir, l'amitié paraît un leurre, les parents les plus compréhensifs deviennent aussi révoltants que les autres. Banalités ? Evidences ? Certes, mais dans une série pour petites filles de 10-12 ans, pas anodin du tout ! Le troisième tome de la vie compliquée de Lou est le plus beau à date, qui semble complètement délaisser l'humour pour un spleen persistant, sans pour autant rien perdre de sa légèreté. Et si Julien Neel, en toute discrétion, était en train de construire l'une de ces BDs parfaitement en phase de son époque, en tout cas l'une de celles qui aident à comprendre le monde, à se comprendre et à grandir ? Dommage que je n'ai plus l'âge...