"Deux Jours à Tuer" de Jean Becker
Dans le genre (à la mode depuis une dizaine d'années) du film en trompe l'oeil, où ce que l'on voit n'est pas ce qui se passe réellement, "Deux Jours à Tuer" pose un double problème : d'abord, la catastrophique interprétation de Dupontel - un acteur régulièrement mauvais, avouons-le -, qui amène forcément à reconsidérer à la fin si tant de maladresse était dûe au personnage ou à l'acteur... ce qui n'était pas a priori, je pense du moins, le but de Jean Becker. Ensuite, le retour, insoutenable à mon goût, des bons sentiments (la plaie purulente du cinéma de Becker, régulièrement dégoulinant de conformisme) dans les dernières scènes dévalorise inévitablement le plaisir régressif qu'on a pu prendre auparavant au joli jeu de massacre dont on a été témoin (jouissive scène du repas entre amis...!). Au final, grosjean comme devant, le spectateur se demande ce qu'il a vu : la peinture du malaise d'une société bourgeoise confise dans sa suffisance, ou, au contraire, sa glorification retorse ?