Gogol Bordello au Zénith le 20 Avril (avant The Hives !)
Bon, je vais commencer par vous avouer que, après les 50 minutes de concert de Gogol Bordello, j'étais personnellement... 1) en transes 2) complètement persuadé d'avoir vu mon concert de l'année (so far...) 3) prêt à rentrer chez moi parce que parfaitement comblé 4) admiratif quand même de l'inconscience des Hives qui laissent un tel ouragan dévaster la salle avant leur passage. L'Ukrainien Eugene Hültz - look indescriptible, regardez plutôt les photos - et sa bande d'allumés des plus hétéroclites (un bassiste noir qui nous a destroyé les tympans, un violoniste casquetté qui m'a fait penser à Bill Murray, un guitariste rock pur et dur, deux choristes asiates super sexy et surexcitées - ah le moment où les deux furies ont déboulé sur scène au milieu d'une chanson en poussant des hurlements ! -, l'ajout d'un rappeur bon teint sur un morceau, etc.) ne peuvent que plaire à ceux qui, comme moi, ont aimé The Clash, la Mano Negra ou les Bérurier Noir, et le mélange improbable entre folklore tsigane d'Europe de l'Est et punk contestataire (ou reggae/dub dans la plus pure mouvance "Sandinista") fait un véritable malheur. La musique est régulièrement dévastatrice, accélérations endiablées, refrains évidents à hurler de joie tous ensemble, romantisme larmoyant du violon tsigane, réminiscence bouleversante de la rage politique millésimée 77, mais le show permanent d'Eugene est LE bonus qui tue : Eugene boit une bouteille de vin au goulot, mais par l'oreille ; Eugene étrangle un membre du service d'ordre - qui n'avait rien demandé, le pauvre ! - avec le fil de son micro ; Eugene vient faire de gigantesques doigts d'honneur au public (donc à Gilles et moi, par la même occasion) de notre côté de la scène, parce qu'il nous trouve trop mous (il viendra se racheter à la fin avec de grandes poignées de main !)... pas de répit pour Eugene, pour nos tympans et pour le public. Le plus beau moment, qui m'a fait littéralement hurler de plaisir, fut donc un superbe morceau reggae/dub joliement rappé donc par un gros black, qui a fait ressurgir dans nos mémoires la gloire intacte du Clash du début des années 80 (je ne connais pas encore les titres, désolé ! mais j'ai acheté l'album à la sortie, donc je vais rattraper cela !). A un moment, j'ai eu l'impression que Gogol Bordello reprenait un titre de Dalida ("Wear purple for me", quelque chose comme ça), avec deux couplets en français et plusieurs références à la chanteuse... A la fin, Gogol Bordello a fait exploser tous les potentiomètres rock avec son "Fuck Globally" vengeur. Mais, moi, j'étais déjà conquis. Derrière moi, une blonde du même âge que nous, donc dénotant au milieu des kids fans de The Hives, a appelé un videur pour demander la set list - "Je suis venu spécialement pour eux", a-t-elle juré, pour expliquer son insistance. Comme elle avait la foi, la dame, le videur a été assez sympa pour aller la lui chercher, cette set list, et du coup, a été m'en chercher une aussi pour moi. Sympa, Radikal !
Comme toujours, l'intégralité de ce compte rendu se trouve sur le blog des Rock'n'Roll Motherf***s !