"Horton" et ses zous nous gonflent !
Nous qui nous n'avons pas eu, comme tous les petits Américains, du Dr. Seuss dans nos biberons, nous avons forcément un peu de mal à en accepter le goût à la fois amer et trop sucré des contes moralistes : oui à la tolérance (la société est riche de ses dissidents, de ses artistes), oui à l'imagination (la réalité n'est pas bordée par les limites de notre perception), mais non à cette pénible pâte molle de gags pas drôles, de rimes bas du front, de personnages creux et de situations sans enjeu. Car dans "Horton", une fois satisfaite notre éternelle soif d'émerveillement devant les progrès de l'animation 3-D, il n'y a rien de stimulant, ni pour notre imaginaire à nous - tout est laid, une constante des studios Blue Sky -, ni pour nos zygomatiques (LA scène intéressante est la - très convenue - traversée du pont suspendu par Horton... c'est dire !). On passera en outre sur la misogynie militante du bon Docteur, que sa maman a dû persécuter, et on en conclura que Pixar n'a rien à craindre de la concurrence !