The Wombats au Trabendo le jeudi 20 mars
A 21 h 00 pétantes, après une remarquable première partie assurée par Cage the Elephant (voir mon compte-rendu complet sur le site des RnRMf !), The Wombats entrent en scène. Petite surprise, je n'avais pas fait attention,
mais il s'agit d'un trio - guitare-basse-batterie, les parties de claviers étant
assurées sur des orgues et synthés miniatures alternativement par le guitariste
et le bassiste (il faut dire que, depuis quelques décennies, je ne lis plus
beaucoup les pochettes d'albums, honte à moi !). Le début du show souffre
d'ailleurs de ce son nettement moins étoffé, puissant et violent que celui de
Cage the Elephant avec ses deux guitares : d'où nous sommes placés, en face du
bassiste, la guitare n'est clairement pas assez forte, ce qui est un peu dommage
pour ce genre de punk pop énergique. Heureusement, cela s'améliorera
progressivement au fil du concert, et les voix seront toujours parfaitement
audibles, ce qui est quand même un must pour pouvoir profiter des mélodies
enlevées du groupe. On constate aussi que Mathew Murphy, non seulement chante
toujours comme Robert Smith, mais a
visiblement entrepris de lui ressembler
physiquement en prenant une trentaine de kilos depuis les dernières photos vues
du groupe : l'alcool, coco, dont tu sembles faire grande consommation ("Where is
the wine ?" restera l'une des questions les plus intéressantes posées par Mathew
ce soir, tandis que que la plupart de ses commentaires seront relatifs à la
manière dont ils étaient "shit-faced" de toute manière dans toutes les villes où
ils sont passés lors de cette longue tournée), c'est pas bon pour la ligne ! Le
batteur, Dan Haggis, tiendra une grande partie de la conversation avec le
public, grâce à un français des plus acceptables - et c'est ma foi bien
agréable, cette ouverture amicale du groupe avec son public, composé de fans
absolus et extatiques connaissant toutes les paroles des chansons par coeur
(déjà !) : auprès de nous, il y a d'ailleurs une mère avec ses trois enfants -
le plus jeune ne paraît faire guère plus que 14 ans - qui a téléchargé les
textes des chansons "pour qu'ils les sachent bien avant de venir" ! Quant au
bassiste, Tord Øverland-Knudsen, je dirai seulement que le hasard (et la
nécessité) ont bien fait les choses en nous plaçant près de lui, tant il assure
le spectacle avec une joie
communicative, tout en assurant tout court ! Cette
présentation rapide du groupe ne serait pas complète si je ne mentionnais pas
Cherub, le phascolome (eh oui, le "Wombat" est un joli marsupial rondouillard
d'Australie) chéri des fans qui s'inquiétaient d'ailleurs de ne pas le voir posé
sur l'un des amplis : Mathew nous montrera son gros postérieur (pas le sien,
celui de Cherub), brûlé par un spot alors que "Cherub" cuvait tranquillement son
vin pendant un concert à Melbourne... les méfaits de l'alcool, toujours
!
Pas de surprise
par contre avec le set de ce soir, forcément court (1 heure pile) du fait du peu
de matériel disponible, constamment ludique et gai (les chansons des Wombats,
outre leurs paroles malignes, voire parfois carrément brillantes, sont
clairement faites pour être hurlées en choeur). On regrettera que les passages
de guitare véritablement "soniques", qui font par instant décoller l'album, ne
seront pas là ce soir (la faute au son un peu insuffisant ?), même si entre les
morceaux, le guitariste et le batteur se régalent en créant un chaos sonore de
plus en plus long et pas forcément au goût de tout le monde - moi, bien entendu,
vous vous en doutez, j'adore, et je trouve que cette habitude très
"sonic-youthienne" de terminer les chansons dans le fracas et les larsens à vous
péter les tympans rajoute une touche expérimentale bien venue pour un groupe
fondamentalement très pop. On déplorera quand même un ou deux morceaux pas
forcément bien interprétés ce soir : "Little Miss Pipedream", déjà terriblement
grossier sur l'album avec son riff-gimmick aux claviers, est totalement
inintéressant sur scène, et "Let's Dance to Joy Division" souffrira d'un rythme
légèrement accéléré qui le dépouille de son beat, nous privant par la même de
l'un des bonheurs les plus attendus de la soirée. Magnifique versions par contre
de "Kill the Director", "I'm Moving to New York", et surtout "Backfire at the
Disco" en rappel, qui verra - enfin - le groupe exploser, à la mesure de
l'enthousiasme débridé des spectateurs.