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Le journal d'un excessif
5 février 2008

Moz is Back ! (Morrissey à l'Olympia le lundi 4 février)

2008_02_Morrissey_Fronton

 

"Thanks for being you... (larmes)... I follow you since 1983. You're my only romance. You're the story of my life". (“Merci d’être toi, je te suis depuis 1983, tu es mon seul amour, tu es l’histoire de ma vie”)"... c’est un fan, au premier rang, à qui le Moz a tendu le micro, qui vient de parler. Le groupe sur scène applaudit, Morrissey décide d'arrêter là la séance d'interviews du public (il y reviendra quelques minutes plus tard en reconnaissant au premier range une fidèle qu'il connait par son prénom... Julia...). Voilà, cette ferveur, cette émotion, c'est le quotidien de Morrissey, et de lui seul...

Bonne ambiance devant l'Olympia ce soir, les fans, les vrais du Moz ayant déferlé de toute l'Europe, ce qui crée tout de suite le genre d'atmosphère passionnée qui rappelle l'époque où le Rock était un mode de vie, une école de pensée,... avant, bien avant les années Marketing. Pour celà déjà, que les mânes des Smiths soient à jamais honorées. Un point noir quand même, avec tous les fanatiques arrivés bien avant nous, pas facile de s'assurer notre place au premier rang : nous y arriverons quand même, un peu trop décalés sur la gauche, mais rien de dramatique. Ce soir, nous sommes une bande un peu plus hétéroclite qu'à l'ordinaire, un contingent de copines diverses et variées ayant rejoint les RnRmotherf***s. L'attente n'en sera que plus délirante (la polémique sur Genesis continuant, pour le plus grand plaisir de tous...), et paraitra moins longue, avec notre ami Vincent faisant des allers-retours entre sa place à la mezzanine et la fosse.

20 h 00, les 3 Texanes (à divers stades de l'obésité et punks : tout bien...) de Girl in a Coma débarquent sur un rockabilly énervé et classique, qui fait un instant douter de leurs influences - avec ce nom de groupe, pourtant ! Très vite, les compositions s'améliorent, avec quelques légères réminiscences mexicaines et une
obédience punk old school du meilleur effet. Là dessus, la chanteuse latino miniature (mais déjà ronde, on l'a dit...), déchaînée, pose une bonne voix, avec une tendance un peu malheureuse à beugler. Et on finit sur une reprise des Ramones ("Do you wanna dance"), ce qui fait toujours plaisir, et, quelque part, rassure sur la transmission de nos euuuh... valeurs (mais oui papy, reste calme, papy !)... 30 minutes bien sympathiques !

Enchaînement immédiat avec projections de films visiblement conçus par le Moz lui-même : Sacha Distel (raaaah) puis les New York Dolls (aaaah), James Dean en test muet pour "East of Eden", etc. Se déroule le rituel des références, pas encore épuisé après 24 ans... Et la foule se met à chanter : "Morrissey Morrissey", comme dans un stade de foot, vite interrompue par un clip ringard de BB ! Heureusement, sur l'écran, Vince Taylor viendra à la rescousse... Ce soir, les photos ne sont pas permises, et les videurs m'obligeront à rengainer immédiatement mon Lumix... Heureusement que Robert est là, dans la fosse...

2008_02_Morrissey_Set_List20 h 55, on n'a rien vu venir et Morrissey est déjà sur scène, et après avoir annoncé que, "enfin, j'ai les jambes autour de Paris...", il attaque par une nouvelle chanson, a priori pertinemment intitulée "I'm Throwing My Arms Around Paris". Tout de suite, on constate que le groupe, pas plus subtil qu'à l'habitude - une des constantes de la carrière solo de Morrissey, le fait de préférer l'accompagnement de "soudards" - joue même assez "dur", voire par instants "spectaculaire"... Je laisse passer devant moi Patricia, fan absolue elle aussi - plus que moi, qui ai déjà vu les Smiths et Morrissey de par le passé -, mais pendant les 90 minutes qui vont suivre, la foule autour de nous, totalement respectueuse et largement enamourée, restera assez "religieusement" calme, ne se ruant vers la scène que pour toucher le demi-dieu lorsque ce dernier s'approche, avec ses habituelles mimiques de midinettes, d'ailleurs un peu déroutantes chez un quasi cinquantenaire un peu alourdi. Des conditions idéales donc, avec un son excellent, même si la voix restera un moment en dessous du niveau nécessaire pour couvrir les centaines de spectateurs éperdus d'amour qui chantent TOUTES les paroles de TOUTES les chansons.

Dès le deuxième morceau ("How Soon is Now ?", les Smiths des débuts...), magnifique, où le groupe laisse dériver la musique vers le fracas, on sent que ce soir, Morrissey va être bon, meilleur en tout cas que toutes ces prestations seulement moyennes que l'on a récemment vues enregistrées sur DVDs. Sans doute est-ce le miracle de l'Olympia, salle littéralement magique, qui se répète ? Sur le long et tourmenté "Life is a Pigsty", il va même retrouver des accents déchirants qui contrastent joliment avec l'énergie un peu simpliste de bien des interprétations ce soir (si ce simplisme va bien à l'hymne provocatrice "Irish Blood, English Heart", on peut être plus dubitatif sur le traitement d'autres morceaux, plus fragiles...). Bien sûr, on pourra toujours chicaner en disant que la totalité des 3/4 des chansons interprétées ce soir, largement extraites de la discographie récente de Morrissey, n'arrivent pas à la cheville de deux minutes extraites du répertoire des Smiths... et de fait, "Stretch out and Wait" et "Please please let me get what I want", principales rescapées des années de génie, seront les deux seuls instants complètement, absolument, parfaitement bouleversants. Expliquant mieux que tous mes discours pourquoi et comment il ne sera jamais ridicule de vénérer Morrissey.

Voilà, le meilleur est forcément derrière nous, mais cette arrogante mélancolie reste une formidable recette de vie. Alors, merci au fan qui a offert à Morrissey ce soir une collection de vieux 45 t de Sacha Distel (Moz : "A force que je vous parle de Sacha, j'ai peur de me faire frapper"). Merci au videur qui a sorti un canif pour découper équitablement la chemise trempée de sueur que le premier rang n'arrivait pas à se partager. Merci à2008_02_Morrissey_Sortie_2 Daniel Darc, au balcon, tout près, pour son sourire à la fin du set, qui semblait avoir effacé toutes les années et toutes les désillusions. Merci à ce jeune homme qui sanglotait presque en ce dirigeant vers la sortie, tant l'émotion avait été forte : nous avons pu sourire un instant de lui, mais qui sommes nous pour prétendre ignorer la force de cette musique ?

PS : pas de photos du concert, donc pour l'instant, nous attendrons donc celles de Robert Gil et nous contenterons de quelques photos souvenirs, dans le style "on y était !"...

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Commentaires
L
Merci, grand merci pour cette mise au point.<br /> <br /> Alors, c'est bien vrai qu'il faut trouver l'art et la manière de dramatiser un peu les choses pour les faier vivre de par le texte aux personnes qui n'étaient pas là... plutôt que du mensonge, je dirais que c'est de la "licence poétique". En tout cas, moi, j'ai quand même ressenti un moment très fort au point de vue émotionnel, et j'ai essayé de traduire cela par des mots, maladroits peut-être, mais sans aucune intention blessante, croyez-moi !<br /> <br /> Par contre, il y a quelque chose de fascinant, que je vais vous exposer :<br /> <br /> - la première version de mon compte-rendu, plus disponible à l'heure qu'il est sur mon blog, reprenait de mémoire ce que j'avais entendu, et était bien plus "soft", en ligne avec ce que vous me racontez !<br /> <br /> - par contre, le lendemain, un ami à moi qui a enregistré le concert (c'est illégal, donc je ne vous en dirai pas plus) m'a envoyé un mail en écrivant ce qui avait été dit d'après son enregistrement... afin que je remplace mon texte de memoire par les mots (traduits - trahis peut-être ?) gravés sur sa bande.... ce que j'ai fait !<br /> <br /> Bizarre, non ?<br /> <br /> Qu'est-ce qui nous trahi ici ? Ma mémoire, la vôtre, la mauvaise qualité de l'enregistrement (pris du balcon), la traduction en Français, je ne sais pas !!!!<br /> <br /> C'est vrai que ce genre d'incident montre la complexité et les dangers du "journalisme", mais on peut aussi reconnaître qu'il amène du grain à moudre à ceux qui prétendent qu'il y a autant de vérité que de participants ou de témoins à un événement (souvenez-vous de Rashomon, de Kurosawa). Qu'avez-vous vraiment dit ? Qu'avez-vous vraiment voulu dire ? Qu'avons-nous entendu ?<br /> <br /> En tous les cas, je suis heureux d'avoir été là... ce n'était pas un très grand concert, mais il y a eu de très beaux moments d'émotion.
M
L'excessif ! ce pseudo vous va à merveille c'est pourquoi je souhaite apporter quelques nuances à vos écrits<br /> <br /> Thank's for being you oui c'est à peu près ça ! des larmes non ! une grande fierté teintée d'émotion ! <br /> <br /> I follow you since 1983 ! that's true, j'ai du rajouter que j'avais vu les Smiths<br /> <br /> J'ai du rajouter un truc comme never ending for 25 years, that's a story (et non THE story) of my life !<br /> <br /> "Your my only romance" merci pour la personne qui partage ma vie et aussi ma passion pour le travail de Morrissey, mais je n'ai jamais dit ça<br /> <br /> Plus vrai que jamais quand Moz himself dit "Journalists" who lies ! Déformer les propos et le message essentiel, et donner dans le tape à l'oeil<br /> <br /> Mon message àa Morrissey était sincère et spontané, et vous le tournez en ridicule, je ne peux pas laisser passer ça !<br /> <br /> Oui Morrissey est une partie de ma vie il nourrit ma passion pour le rock et Morrissey est un Way of life mais c'est une part infime de ma vie personnelle. <br /> <br /> Pour le reste ce sont vos impressions, en ce qui me concerne un bon concert, peut être pas le meilleur, mais un grand moment d'émotions partagé avec Morrissey<br /> <br /> Alors je vous remercie de publier mon commentaire, je souhaitait juste rectifier un peu le tir sur des propos qui m'appartiennent.<br /> <br /> En ce qui me concerne de belles photos prises pendant le concert, Moz est généreux avec ses avis et toujours un peu moins avec les journalistes, mais on le comprend.<br /> <br /> Enjoy
M
merci pour ce trés bel article<br /> <br /> j'etais juste a coté de vous a la barriere .<br /> <br /> c'est a moi que morrissey avait tendu en premier le micro. je pensais en fait qu'il voulait me serrer la main . mais sous l'emotion je ne pouvais lui repondre . j'ai juste repondu "NON NON NON " lorsqu'il ma tendu le micro .<br /> <br /> trop emotif que je suis lorsque ses yeux bleus ont croiser les miens je ne pouvais pas parler.<br /> c'est une AMIE un peu plus loin de nous qui a eu le micro et au final elle a dit ce que beaucoup de fans pense de MORRISSEY et des SMITHS .<br /> <br /> MERCI A TOI FREDERIQUE .<br /> <br /> merci a vous pour l'article .<br /> <br /> Michel
M
merci pour ce trés bel article<br /> <br /> j'etais juste a coté de vous a la barriere .<br /> <br /> c'est a moi que morrissey avait tendu en premier le micro. je pensais en fait qu'il voulait me serrer la main . mais sous l'emotion je ne pouvais lui repondre . j'ai juste repondu trop emotif que je suis lorsque ses yeux bleus ont croiser les miens je ne pouvais pas parler.<br /> c'est une AMIE un peu plus loin de nous qui a eu le micro et au final elle a dit ce que beaucoup de fans pense de MORRISSEY et des SMITHS .<br /> <br /> MERCI A TOI FREDERIQUE .<br /> <br /> merci a vous pour l'article .<br /> <br /> Michel
P
Ce titre avait été repris pour notre série "Charmed", petite remarque à l'attention des fans de sorcières sexy !! Allez, salut l'Excessif, plein de démons à traquer !
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