Séance de rattrapage : "Romanzo Criminale" de Michele Placido
Si l'on a au début un peu de mal à suivre ce qui se passe à l'écran, entre des personnages un tantinet indifférenciés (mais c'est le principe même d'une bande...) et une narration aussi superficielle qu'emballée, "Romanzo Criminale" nous accroche d'abord par sa mise en scène, à la fluidité toute Scorsesienne, et aux brusques irruptions de violence assez saisissantes. Michele Placido lorgne donc sur le meilleur du cinéma US, et on ne saurait lui reprocher cette ambition dans un pays qui a fait de la forme télévisuelle son seul horizon. Puis, au fil de ce film-fleuve au rythme effréné, on réalise que, plutôt que la charge politique (pour saisissante qu'elle soit, celle-ci n'atteint pas - superficialité encore - la force qui était à l'époque celle des films de Rossi, auxquels on pense forcément), ce sont les deux histoires d'amour, sensuelles et tragiques, qui créent de l'empathie - sinon de la sympathie - pour ces personnages monstrueux, et finissent par donner son prix au film...