3éme saison de "Lost" : pas de décrochage !
La 3e saison de "Lost" n'échappe pas complètement à l'effet de vague irritation qui nous avait déjà envahi au fil de la seconde, devant l'artificialité d'un réseau complexe d'enigmes qui ne tiennent guère que par l'incompréhensible autisme des personnages. Mais les scénaristes font magnifiquement monter la pression dans une suite d'épisodes centrés sur des scènes d'une violence et d'une haine "rafraîchissante" entre les deux communautés de l'ile, qui peu à peu transportent "Lost" "ailleurs" : les règles du jeu sont dynamitées, les personnages échangent leurs rôles, on frôle sur la fin les meilleurs oeuvres de la SF "conceptuelle" des 70's (j'ai pensé au magnifique "Monde Inverti" de Christopher Priest)... Jusqu'à un final qui renouvelle les mécanismes du suspense grâce à une très belle idée, manipulatrice bien sûr, mais relançant franchement l'intérêt pour la suite : in extremis, "Lost" conserve donc la palme de la série "intellectuellement" et narrativement la plus excitante de notre époque.