Séance de rattrapage : Pusher de Nicolas Winding Refn
Passée relativement inaperçue lors de sa sortie en salle l'année dernière, la trilogie "Pusher" bénéficie d'un lancement tonitruant dans son édition DVD de luxe : en citant avec enthousiasme Scorsese et Tarantino, les marchands espèrent conquérir un jeune public toujours avide de violence extrême et de bons mots en phase de devenir culte. Mais que voit-on vraiment dans "Pusher", le premier film ? Un jeune réalisateur sans argent, qui filme à l'arraché et non sans enthousiasme le quotidien de crapules patibulaires et bornées, plus près de Ken Loach en fait que des délires pyrotechniques américains... De quoi satisfaire le cinéphile en nous, finalement plus séduit par le rude vérisme de certaines scènes il est vrai brutales que déçu par le manque systématique de spectaculaire ? Oui (car il y a une certaine intégrité chez Winding Refn, jusqu'au beau final suspendu) et non (car, maladresse sans doute de la réalisation, il y a comme une fausseté à l'oeuvre ici, rongeant le film, et notre adhésion). A suivre en tous cas...