La saga d'Al Swearengen continue...
La saison 2 de "Deadwood" poursuit avec aisance l'ambitieuse narration de la genèse de l'Ouest, commencée dans la première saison par David Milch : forme clairement "shakespearienne" (une vision tautologique d'un monde de chaos et de fureur), langage difficile, voire rebutant (visant à recréer la langue du XIXè siècle), scénario d'une effarante complexité, entre la myriade de personnages et l'ambigüité croissante d'une histoire qui délaisse la violence primitive du western pour se faire ici plus politique (cette deuxième saison traite de la transition de l'âge des pioniers vers celui de la "civilisation" administrative et capitaliste), "Deadwood" est tout sauf un spectacle facile. Désormais moins crue et violente, cette saison bénéficie de l'interprétation de Ian McShane, conférant à son personnage d'Al Swearengen une dimension humaine étonnante (... pour un tel monstre..!), et ne souffre toujours que d'un déficit de mise en scène - clairement visible ici dans le dernier épisode, qui aurait dû être élégiaque et n'est que appliqué.