Les Chansons d'Amour m'enchantent !
Au delà des références enchantées (la Nouvelle Vague, sa grâce, son amour de Paris), des tics qui irriterons certains (le Parisianisme crâneur, la préoccupation générationnelle) et des parti pris audacieux (la chanson bousculant le confort du spectateur, le goût assumé pour les explorations sexuelles), "les Chansons d'Amour" réussit un pari exceptionnel : faire ressentir au spectateur, au plus profond de lui-même, ce qu'est la perte d'un être aimé, et la difficulté du travail de deuil qui s'ensuit... ce grâce à une construction aussi culottée que remarquable, sur un coup de force narratif (qu'il convient donc surtout de ne pas révéler à ceux qui n'auraient pas vu le film). L'émotion qui en résulte - on a le droit, comme moi, de se sentir totalement submergé, balayé par elle ! - réduit à des points de détail les critiques que certains feront, sur certaines chansons plus faibles, ou sur des passages à vide du scénario. Honoré entre ici dans la cour des très grands, et Louis Garrel confirme son immense magnétisme.